Recycler tous les plastiques

Nicolas Cahlik (à gauche) et Aymeric Gancel, fondateurs d'Aggloplast
Nicolas Cahlik (à gauche) et Aymeric Gancel, fondateurs d'Aggloplast ©Radio France - Lionel Thompson
Nicolas Cahlik (à gauche) et Aymeric Gancel, fondateurs d'Aggloplast ©Radio France - Lionel Thompson
Nicolas Cahlik (à gauche) et Aymeric Gancel, fondateurs d'Aggloplast ©Radio France - Lionel Thompson
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Nicolas Cahlik et Aymeric Gancel fondent tous les déchets en plastique pour en faire des plaques dont les utilisations peuvent être multiples.

Dans les déchèteries, seuls 20 à 25% des déchets en plastique sont recyclés. Nicolas Cahlik, lui, est une sorte de "Géo Trouvetout" qui a inventé un moyen de recycler tous les types de plastique et a créé Aggloplast. En se baladant sur les plages normandes et en constatant le grand nombre de déchets en plastique, l'idée lui est venue d'essayer de trouver un moyen de mieux les recycler. Ses premiers essais ont commencé de façon assez surprenante.

J'ai pris tous mes déchets plastique et je les ai mis dans une machine à panini que j'avais piqué chez mes grands parents. Je l'ai toujours, elle est là, un peu rouillée mais c'est la première !

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De la machine à panini, Nicolas Cahlik est passé aujourd'hui à une presse plus élaborée, qu'il a fait fabriquer et breveter. Il nous fait une petite démonstration de son fonctionnement, somme toute très simple.

Aujourd'hui, ce sont des cagettes qui ont été broyées. Ce sont ces copeaux qu'on va travailler. On met un peu de silicone en spray pour éviter que le plastique adhère à la presse en fondant. Après, il suffit de mettre en marche et c'est tout. Ca va chauffer pendant une heure et on aura une plaque de plastique à la sortie.

Un résultat esthétique surprenant. La presse chauffante fait des plaques de 1,20 m de côté sur 2 cm d'épaisseur. Mais avec des presses plus grandes, leur taille pourra être plus importante. Ces plaques, toutes différentes, très esthétiques, sont comme des tableaux abstraits, détaille Aymeric Gancel, le designer et associé de Nicolas Cahlik.

On obtient quelque chose de très coloré, très pigmenté, des rouges avec des pigments verts ou jaunes, du noir et blanc. Ca dépend de la couleur du plastique, d'où il provient. On ne sait jamais à l'avance ce qui va sortir, en fait. On en a une idée mais on est toujours surpris.

Ces plaques peuvent être utilisées pour du mobilier urbain, des meubles, il y a des tas d'applications possibles et des clients très divers. Nicolas Cahlik et Aymeric Gancel ont travaillé avec des écoles en demandant aux élèves de leur confier leurs déchets en plastique pour en faire du mobilier urbain.

Dernièrement, nous avons été en contact avec une personne qui travaille dans l'univers des chevaux, pour faire des boxes. Il y a des mairies, qui voient le côté très symbolique du projet. Surtout il y a une grande qualité de nos plaques en termes de résistance à l'eau.

Le seul regret de Nicolas Cahlik, c'est d'avoir dû attendre de finalement décrocher un brevet de l'INPI pour que le projet devienne crédible aux yeux de beaucoup.

Beaucoup de personnes nous disaient "c'est une idée géniale", mais tant qu'on n'avait pas le brevet, on bloquait tout le temps. On aurait voulu un peu plus de confiance, un peu plus de folie nous entourant dans ce projet, qui marche !

Un conseil quand même : ne faite pas n'importe quoi avec votre grille panini, ça peut marcher mais ça peut aussi être dangereux !