A Boulogne-sur-Mer, des pêcheurs testent un filet biodégradable

Le Nereïdes II qui teste des filets biodégradables
Le Nereïdes II qui teste des filets biodégradables ©Radio France - Lionel Thompson
Le Nereïdes II qui teste des filets biodégradables ©Radio France - Lionel Thompson
Le Nereïdes II qui teste des filets biodégradables ©Radio France - Lionel Thompson
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A Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français en tonnage, la pêche artisanale tente de subsister, en prenant des initiatives. Un bateau teste par exemple un filet biodégradable.

C'est un filet mis au point en Bretagne par l'entreprise Seabird et promu par le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale. Il se dégrade complètement en cinq ans pour tenter d'en finir avec la pollution due aux filets de pêche traditionnels, en nylon, qui eux restent intacts plusieurs centaines d'années. C'est le Nereïdes II, le bateau de Jérémy Devogel qui pêche la sole entre Boulogne-sur-Mer et le Tréport qui le teste. Nous demandons à Emilie, sa femme, qui vend la pêche du matin sur le quai ce qu'elle en pense : 

On a fait un premier essai l'année dernière, c'est une première européenne. Il y a encore quelques points à régler. On a 40% de pêche en moins que les filets classiques. Mais ça reste un beau projet, l'écologie c'est l'avenir, il faut s'y atteler.

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Pour pêcher avec un filet écolo, encore faut-il qu'il reste des pêcheurs. C'est vrai que les temps sont un peu durs pour la pêche artisanale : "A l'heure actuelle, c'est un peu compliqué : il y a le Brexit, il y a le Covid-19, on est un peu pris à la gorge de tous les côtés. On pêche de moins en moins de poissons et on a eu beaucoup moins de touristes que d'habitude.

Bateaux cherchent matelots

Derrière l'étal, une annonce "cherche matelot" est placardée. Mais jusque-là, le poste n'a pas trouvé preneur.

On a beaucoup de mal à trouver de la main d'œuvre. On doit être au moins 5 bateaux sur le port à chercher un matelot. C'est un métier de passionnés mais on a peur de l'avenir.

Une dame explique qu'elle a fait 80 kilomètres pour venir acheter du poisson : "Il faut aider les petits pêcheurs. C'est un travail assez dur, maintenant les gens préfèrent l'assistanat."

Nous laissons à cette dame la responsabilité de son propos et nous demandons à Emilie ce qu'il faudrait pour redonner espoir aux petits pêcheurs :

D'abord, faire que le métier de marin-pêcheur soit un peu mieux vu, être mieux valorisé au niveau de la vente et avoir une aide pour que les petits bateaux puissent rester au port de Boulogne. On est tributaire de la nature, on espère qu'elle sera avec nous dans les années à venir.

Une nature qu'il est donc important de préserver, peut-être à l'avenir en utilisant des filets biodégradables, comme ceux que teste le Nereïdes II.