Et si les athlètes posaient un genou à terre aux Jeux Olympiques ?

France Inter
Publicité

Sebastian Coe, patron de la fédération internationale d’athlétisme, et nouveau membre du CIO, apporte son soutien à tous les athlètes qui voudraient protester lors des prochains Jeux de Tokyo, à l'été 2021. Des propos qui tanchent avec les positions du CIO.

C'est une déclaration qui retient l'attention, celle d'un ancien athlète, médaillé olympique, Sebastian Coe. Le britannique est désormais le patron de World Athletics, la fédération internationale d'athlétisme, et il vient de faire son entrée au CIO, le très puissant comité olympique international. Et Sebastian Coe a décidé d'afficher son soutien à tous ceux, tous les athlètes, qui doivent participer aux Jeux de Tokyo l'été prochain, et qui voudraient en faire une tribune politique. 

Oui, le droit de protester. "Si un athlète veut mettre un genou à terre sur le podium, il a tout mon soutien" a déclaré Sebastian Coe, "tant que cela est fait avec respect" ajoute t-il, en guise de nuance. Mais les mots sont lâchés. Et ils tranchent radicalement avec la position du CIO, qui dans ses statuts bannit toute forme de revendication sur les podiums et pendant les épreuves.  

Publicité

C'est tout le paradoxe des Jeux Olympiques. Obtenir les Jeux, c'est une science politique, souvent très poussée. Et une fois que les Jeux sont là, c'est bouche cousue. Pas un fil ne doit dépasser. Pourtant, la politique, c'est dans l'ADN de l'olympisme moderne. Depuis les Jeux de 36 à Berlin, les Jeux de l'Allemagne nazie, adoubés par un certain... Pierre de Coubertin, le grand rénovateur des Jeux.

De Berlin à Peyongchang, les derniers en 2018, et le rapprochement des deux Corées, les jeux sont souvent passés à la postérité pour des raisons politiques. Moscou en 80, et le boycott des américains, en pleine guerre froide. L'inverse quatre ans après à Los Angeles. Munich, en 72, et la prise d'otage des athlètes israeliens par les terroristes palestiniens de Septembre Noir.   

Et puis, il y a les symboles, forts. Comme ces poigs levés, gantés de noir, de deux athlètes américains, sur le podium des Jeux de Mexico en 1968. Celui de Tommie Smith, sur la plus haute marche, et exclu pour ce geste. 

En plein mouvement "Black Lives Matter", des athlètes américains et notamment John Carlos, l'autre athlète ganté de noir sur le podium de Mexico, ont appelé le CIO à supprimer les règles interdisant aux olympiens de manifester leurs opinions politiques, religieuses ou raciales pendant les Jeux. Le CIO s'est dit prêt à assouplir un peu sa position... et les propos de Sebastian Coe vont dans ce sens..

L'équipe