« Do not track », le business des données personnelles sur Internet

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et dont France Inter est partenaire : « Do not track »

« Do not track », le business des données personnelles sur Internet
« Do not track », le business des données personnelles sur Internet
© Radio France

C'est une série en sept épisodes. Tous désormais en ligne. « Do not track » permet de tout comprendre sur le business de nos données personnelles. On sait déjà, bien sûr, qu’on laisse des traces partout sur Internet, mais grâce à ce webdoc, vous découvrirez dans le détail comment ça marche et comment l’économie du web s’est construite autour du « tracking ».

Bande annonce :

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Le journaliste Vincent Glad est l’un des co-auteurs de ce webdoc, déjà primé au Festival du documentaire de Sheffield, qui revient sur les origines économiques du « tracking ». Dans les années 2000, les premières start-up du web pensent alors trouver la formule miracle pour financer leurs activités : la publicité. Au départ sous forme de pop-up, des petites fenêtres qui s’ouvraient toutes seules sur notre navigateur.

Mais les annonceurs n’étaient pas franchement convaincus de l’intérêt de ce marché. Alors les revenus des entreprises du web se sont effondrés et il a fallu trouver une nouvelle manière de faire de l’argent. Eurêka, le « tracking » est apparu ! Il s'agit de réunir des infos sur chaque internaute, le suivre de site en site grâce aux cookies (des petits fichiers qui s’installent sur nos ordinateurs) et de vendre ensuite un dossier complet aux annonceurs qui pourront ainsi cibler leur publicité.

Les choses auraient-elles pu se passer autrement ? Peut-être, si on avait accepté de payer un peu. Pour les courriers électroniques, par exemple. Après tout, on payait déjà pour les logiciels. On est tellement habitué à la gratuité qu’on a du mal à imaginer combien ça pourrait coûter.

Combien seriez-vous prêt à payer, par exemple, pour utiliser Google si le moteur de recherche était payant, par an ? …

En vendant vos données, juste les vôtres, Google gagne 45 dollars par an en moyenne. Si on avait été prêts à payer ce prix, notre vie privée serait peut-être toujours privée, en tout cas sur Google. Aujourd’hui, il est compliqué de dire « je ne veux pas me faire traquer » parce qu’en réalité, c’est comme ça qu’on paye : grâce à nos données personnelles !

Nous avons laissé l’Internet nous échapper pour ne rien avoir à payer. Le « tracking » s’améliore chaque jour, les cookies sont de plus en plus performants. Dans les années 90, le New Yorker avait publié un dessin qui vantait les mérites du web. On y voyait deux chiens, devant un ordinateur. L’un des chiens dit à l’autre: « sur Internet, personne ne sait que tu es un chien. »

Eh bien maintenant, explique un pionnier du web, on sait non seulement que tu es un chien, mais on sait de quelle race, on sait quelles sont tes croquettes préférées, si tu as des puces… et toutes ces infos sont vendues au plus offrant pour te bombarder de publicité ciblée.