Aujourd’hui sur la crise du logement que connaissent les jeunes. 4,5 millions de jeunes majeurs habitent chez leurs parents ou grands-parents. Or le gouvernement souhaite faire passer deux projets de décrets sur la loi de finances 2016 qui devraient rendre la situation encore plus critique.
De l’amour, de l’amour, c’est vite dit dans ce contexte, on le sait tous : ce n’est pas de l’amour, c’est de la dépendance. Tanguy, dans le film d’Etienne Chatilliez, plus personne ne peut le supporter. Sa mère craque et son père essaie toutes les manœuvres les plus basses pour pouvoir s’en débarrasser.
Et bien des parents dans cet état de nerfs, il va falloir vous attendre à en croiser si le gouvernement va jusqu’au bout de sa logique. Manuel Valls s’apprête en effet à signer ces deux décrets qui risquent de faire disparaître les aides au logement, les APL, ou de les réduire drastiquement pour des dizaines de milliers de jeunes.
Qui est concerné ?
Les jeunes qui louent un appartement dont le loyer est de plus de 800 euros par mois et les colocataires qui paient plus de 490 euros leur chambre dans un appartement, ça c’est pour le premier décret.
Le deuxième vise les étudiants de moins de 25 ans qui travaillent, qui ne sont pas en CDI, et qui gagnent moins de 1290 euros par mois. Jusqu’à présent, les allocations logement étaient calculées sur les ressources antérieures (2 ans auparavant), ce qui correspond généralement à une situation de lycéen ou de jeune étudiant dont le budget s’écoule en cigarettes roulées et en téléphone portable.
Sauf que le nouveau texte prévoit de calculer les aides sur l’année écoulée et cela peut aboutir à leur suppression si l’étudiant a travaillé un mois en intérim à temps complet, ce qui est évidemment plus qu’inconfortable.
Les associations demandent la suppression de ces décrets.
Avec ce nouveau dispositif, les associations étudiantes ont calculé que près de 150 000 à 170 000 jeunes adultes pourraient tout simplement perdre leurs APL. Précarité du travail qui engendre précarité de logement, et précarité de logement qui a toutes les chances de générer un autre travail précaire.
Mais l’Etat, lui y gagne. Pas beaucoup au final : 140 millions d’euros.
Une économie que l’Etat si l’on y regarde bien, d’ailleurs, pourrait bien perdre sait-on jamais en creusant le trou de la Sécurité sociale. Et oui! Si les parents de ces 150 à 170 000 jeunes coincés chez eux se mettent à craquer, ça fera beaucoup de monde, au moins 300 000 personnes, chez le médecin et le pharmacien.
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