Et si demain l’agriculture trouvait sa place dans les villes ?

France Inter
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Les grandes agglomérations ne sont pas insensibles aux atouts de l’agriculture : alimentation, mais aussi éducation et lien social en ligne de mire.

Et c'est une hypothèse qui a déjà un nom, on parle d’agriculture urbaine, mais qui a aussi ses adeptes puisque l’on estime que 700 millions de personnes dans le monde sont en contact d’une manière ou d’une autre avec cette agriculture des villes.

Dans certaines régions du monde il s’agit vraiment de trouver des solutions pour nourrir les populations, et plus près de nous c’est aussi l’occasion de sensibiliser les plus jeunes aux enjeux de l’alimentation et d’animer des quartiers autour d’activités de jardinage.

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Alors évidemment quand elle s’urbanise, l’agriculture est inventive et s’adapte à la ville avec un principe de base : la fin justifie les moyens.

Potagers sur les toits ou même sur les murs, on parle alors de potagers verticaux, jardins partagés et même une nouvelle catégorie qui pourrait bien se faire une place à court terme : des champs dans des parkings souterrains.

Avec une expérimentation grandeur nature dans le XVIIème arrondissement de Paris puisqu’un parking va être transformé en champ de 3500 m2. Avec des parcelles de fruits, légumes et même de fleurs pour ce projet porté par la société Cycloponics qui affirme qu’en vitesse de croisière, la production pourrait atteindre 40 tonnes de fruits et légumes par an, c’est considérable.

Voilà donc un projet d’envergure pour un bailleur social puisqu’il s’agit du parking d’un HLM mais qui pourrait intéresser aussi des bailleurs privés qui sont de plus en plus nombreux à se retrouver avec de l’espace souterrain vide dans les grandes villes désertées progressivement par les voitures.

Et il y a plusieurs avantages à transformer un parking vide en surface agricole:

- Une animation de quartier pour favoriser des rencontres, la mise en place d’ateliers et même la création d'emplois.

- D’un point de vue économique c’est aussi intéressant puisque cela peut constituer une source de revenus non négligeable.

C’est donc un concept qui, s’il fait ses preuves, pourrait se développer dans le public comme le privé. C'est une belle idée, mais la question est aussi de savoir si la qualité sera au rendez-vous, car des tomates et des fraises qui poussent sans soleil dans un parking, ce n’est pas très appétissant ! Les porteurs de ce projet à Paris en sont d’ailleurs conscients, il va falloir rassurer les consommateurs, et ils ont pour cela quelques arguments. Pour la lumière : des LED basse consommation feront le travail.

Le climat sera non seulement contrôlé mais moins soumis aux aléas qu’en plein air notamment concernant les intempéries ou même la pollution.

Côté rendement, la société assure que ce sera hors norme puisque la production sera continue, sous terre plus de saisons, les conditions de culture seront contrôlées et parfaitement adaptables aux besoins des différentes plantations

Et puis un argument de taille est mis en avant : jamais les consommateurs n’auront eu accès à des fruits et légumes aussi frais avec un circuit si court. Et comme disent les porteurs de ce projet : « le nouveau bio, c’est le local » !

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