Dans un rapport qui doit être mis en ligne aujourd’hui sur le site du Sénat, deux parlementaires appellent le Ministère de la Défense à équiper ses drones de missiles.
Et si demain, la France armait ses drones ? Des bombes ou des missiles sur ses robots volants ?
Rien de plus logique expliquent les deux sénateurs - Cédric Perrin, chez Les Républicains et le socialiste Gilbert Roger. Rien de plus efficace, avec ses 15 heures d’endurance, et rien de plus économique. Quand vous avez au Mali une cache d’armes à détruire. Quand en Afghanistan, vous voulez vous dégager d’une embuscade mortelle comme à Uzbin en 2008. Plutôt que d’appeler un avion de chasse, le drone détruit les cibles. Et les sénateurs en appellent à regarder ce qui se passe à l’étranger. Plus de 12 pays au monde les utiliseraient déjà : les Etats-Unis, mais aussi le Nigéria le Pakistan ou l’Egypte. En Europe, nos voisins aussi se sont équipés plaident les sénateurs : la Grande Bretagne, équipée de 10 drones Reaper, les machines Américaines…et qui viennent d’en commander 26 supplémentaires. Les Italiens qui eux en ont 6, et même les Allemands qui auraient acquis récemment des prototypes Israéliens.
Mais tous les pays ne sont pas sur la même longueur d’ondes
Voilà quatre ans maintenant que l’ONG Human Rights Watch milite contre l’armement des drones via StopKillerRobots.org : « Arrêtez les robots tueurs ». Avec la Harvard Clinic ils ont dressé la liste des dangers d’ordre moral, juridique, et sécuritaire posés par ces engins.
Selon eux, créer une armée de robot drone c’est risquer qu’elle tombe entre les mains de ses ennemis. Mais le plus dangereux, c’est l’autonomie que peuvent prendre ces machines. Que l’homme ne soit plus aux manettes pour décider des cibles à viser.
En avril dernier, relayant leurs propos les Nations Unis, à Genève ont donc décidé de nommer un groupe d’experts pour travailler sur le sujet. La Chine y était très favorable et plutôt sensible aux arguments de l’ONG. Un seul pays s’est montré opposé à la constitution de ce groupe d’experts.
Quant aux Français, l’ONG les a mis dans la catégorie « ambigus ». Pour nos deux sénateurs, les drones équipés de missiles et de bombes qu’ils appellent de leurs voeux n’entreraient pas dans la catégorie « robots tueurs ». Une question de définition pas tout à fait négligeable que les experts des Nations Unies auront à régler.
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