

Les Pays Bas votent, pour leurs députés aujourd’hui. Mais derrière la vague populiste qui touche le pays pourrait se cacher des automates qui officient sur les réseaux sociaux
C'est le résultat d’un travail de Titan engagé par le Financial Times, le quotidien économique et financier britannique. Pendant six mois, les journalistes ont scruté à la loupe le compte Twitter de Geert Wilders, le chef Néerlandais nationaliste à la tignasse blonde dont le parti, le PVV, pourrait devenir ce soir le deuxième ou le troisième groupe à l’Assemblée.
Pourquoi lui ? Parce qu’il a le vent en poupe, qu’il incarne un phénomène nationaliste. Car Geert Wilders, c’est l’homme politique le plus suivi des Pays-Bas. Les journalistes ont pris ses 800 000 followers sur Twitter, et un à un les ont glissé dans une des trois catégories suivantes :
- Son cercle de proches.
- Les médias, les journalistes qui le suivent pour des raisons professionnelles.
- Et enfin le troisième cercle : la population au sens plus large.
Ensuite ils ont cherché à savoir ce qui rapportait gros au candidat en termes de followers.
Premier enseignement : les déclarations contre la justice de son pays. Gros pic de popularité le 9 décembre dernier alors qu’il venait de se faire condamner pour racisme. Gros pic de popularité également le 19 décembre après l’attentat de Berlin.
Jour après jour, ils ont regardé le contenu des messages et trouvé des récurrences très intrigantes : les followers de Geert Wilders citent les médias Russes à toutes les sauces dont la chaîne de télé Russia Today, RT pour les intimes et l’agence multimédia Spoutnik…
Pour mieux comprendre leurs messages, nos journalistes Britanniques ont alors pris une loupe encore plus grosse et découvert que ces comptes twittaient parfois plus d’une centaine de fois par jour.
- @Bluegillrises : 88 messages par jour.
- @eurofUSA : 123.
- @Dixiefortrump : 156 messages par jour avec des pics à 340, 400 messages par jour.
Un tour de force, même pour le plus capés des harceleurs. En fait, derrière ces hystériques vous avez des machines: des bots qui déclenchent un tir nourri sur toutes les idées qui ne leur conviennent pas, des trolls en chef dont les flèches sont des insultes.
Par qui sont-elles pilotées, quels intérêts servent-elles, qui les payent, et surtout quelle est leur influence réelle sur l’opinion ?
L’article ne le dit pas. En attendant, en France aussi, les états majors des principaux candidats avec beaucoup beaucoup d’attention les comptes de leurs adversaires, riches d’information sur ces liens cachés qui peuvent faire ou défaire une élection.
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