

Cet été aux Etats-Unis Uber a racheté Otto, une start-up qui propose au particulier de conduire lui-même son camion.
Et si demain, Uber devenait chauffeur routier? Et si Uber proposait en quelque sorte des camions-taxis ?
Un conducteur indépendant louerait un 33 tonnes, il irait chercher la marchandise chez le producteur, il la livrerait à l’entrepôt au supermarché, à l’hypermarché. Et c'en serait fini les intermédiaires entre les deux.
Un algorithme pour calculer le prix. Souplesse flexibilité rapidité.
En rachetant la start up Otto, Uber vient de franchir la première étape de ce virage. Et a bien l’intention d’aller plus loin encore et s’installer sur le marché des brokers, ceux qui organisent toute la logistique des voyages : quelle destination, quelle route il faut prendre, combien il faut prévoir pour les péages, quelle législation en vigueur dans tel ou tel état suivant votre cargaison...
D’où ce recrutement stratégique: Bill Driegert, le fondateur de Coyote, un des leaders dans le domaine.
Il faut dire qu’il est alléchant le marché du transport, c’est quand même 700 milliards de dollars. Mais Uber va se frotter à des poids lourds catégorie XXL : XPO Logistics ou Robinson, qui eux même se font déjà coller au train par des start up qui cherchent par tous les moyens à améliorer la qualité de service par des nouveaux logiciels ou des camions et des cargaisons traçables partout et tout le temps.
Pour l’instant il n’est pas question qu’ "Uber-camion" - appelons le comme ça - pose une roue ni en Europe ni en France. Et le moment serait particulièrement mal choisi, car la concurrence est acharnée, c'est une bataille redoutable sur les prix. Il est loin le temps où les routiers étaient sympas entre eux.
Aujourd’hui vous avez deux camps qui se dessinent : l’Allemagne, l’Autriche la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et la Norvège qui veulent faire respecter le salaire minimum et la durée légale du travail et dénoncent les pratiques abusives des pays concurrents. Ces six pays viennent juste d’en appeler à la Commission Européenne.
Et puis de l’autre côté vous avez en quelque sorte les jeunes loups de l’Europe : la Pologne, la Roumanie qui veulent faire rouler leurs hommes à tous prix et quoi qu’il en coûte
Si demain Uber arrivait au milieu de ce champ de bataille, les combats entre taxis et VTC passeraient presque au rang des bons souvenirs
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