Gemalto, le français devenu multinationale

Gemalto, le français devenu multinationale
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Leader de la carte à puce, Gemalto est devenu le premier fabricant mondial de la carte SIM. Comment une petite entreprise, française au départ, s’est déployée sur tous les continents et n’a désormais plus grand-chose de français ?

gemalto
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© MaxPPP

Un des tout derniers exemples en date: au Cameroun. Gemalto vient d’y rafler le marché de toutes les cartes possibles et imaginables: cartes d’identité, carte de séjour, carte de réfugié, carte des fonctionnaires de la sûreté nationale, carte de retraités pour certains personnels administratifs, etc.

Dommage c’était Thalès, 100% français, qui autrefois détenait ce marché de plusieurs milliards d’euros.

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10 ans de loupés et d’imperfections qui ont encouragé le gouvernement de Yaoundé à changer de fournisseur.

Gemalto, contrairement à deux nombreuses entreprises françaises, a même été jusqu’à ouvrir un bureau régional à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour rayonner dans la région, en janvier dernier.

Voilà pour l’Afrique, mais Gemalto vient de remporter un autre contrat en Californie. Cette fois, c’est tout un système de reconnaissance des pièces d’identité.

Que reste-t-il de français chez Gemalto ? Ses emplois sont en France, son directeur général, Olivier Piou, est français et son actionnaire principal est la caisse des Dépôts et Consignations à 8%.

Mais sinon, on a bien affaire à une entreprise néerlandaise. Pourtant, effectivement, à sa naissance, en 88, Gemalto, c’était une petite perle franco-française Gzemplus, devenue Gemplus international avec un siège au Luxembourg en 2000. Puis 2006 c’est la fusion avec Axalto. Gemplus devient alors Gemalto, société de droit néerlandais.

Presque 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014.

Une entreprise qui a su se relever de gros déboires : tout son siège social piraté par la NSA en 2011et 2012.

En Asie, il y a aussi des perspectives pour Gemalto. La Malaisie vient de lui lancer un défi. Le pays a décidé d’équiper toutes ses voitures d’une puce RFID, qui prendront la route d’ici 2018.

Les puces RFID, ce sont ces autocollants qui émettent des ondes électro magnétiques. Ils seront à coller sur le pare-brise un peu comme l’ancienne vignette automobile, pour ceux qui s’en souviennent.

Sauf que la vignette enverra un signal au satellite qui permettra de tracer la voiture partout et tout le temps.

Efficace contre le crime pour tracer les délinquants, justifie le gouvernement de Malaisie. De belles perspectives de croissance si Gemalto décroche le marché.

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