affûte ses armes contre les prélèvements fiscaux avec des méthodes inédites.

Ce qui se passe en ce moment pour Airbnb , c’est un peu comme une crise d’adolescence.
La bataille la plus dure que la plateforme mène en ce moment se déroule chez elle, à domicile, contre la ville qui l’a vue naître : San Francisco.
Là où elle a implanté son siège social, là où elle a connu ses premiers succès.
Sauf que la ville cherche par tous les moyens à prélever sa dîme sur les lauriers de cet enfant rebelle.
Depuis des mois le FISC de la ville lui réclamait 25 millions d’euros au nom des taxes de séjour non versées et en février dernier, Airbnb a obtempéré.
Mais entre-temps, la firme s’est mis en ordre de bataille, qu’elle a remporté. San Francisco voulait interdire Airbnb de courts séjours…
Pour moins de 5 jours, pas d’ Airbnb, direction l’hôtel. Un vote, la proposition F, devait donc avoir lieu au niveau local.
Pour contrer ce vote, Airbnb a mobilisé ses supporters, plusieurs groupes de volontaires venus voter contre la mesure. Un vote précédé d’une véritable campagne de terrain, coordonnée là aussi par des hommes et des femmes expérimentés en porte-à-porte, ainsi qu’une grande c ampagne publicitaire télévisée contre cette proposition F :
Le cinq sept 2013 - Son Eco du Matin \"..just to extreme\"
21 sec
Mais après cette bataille remportée à San Francisco, Airbnb sait qu’elle en a d’autres à mener à Madrid, Berlin, Barcelone, où ses détracteurs veulent également lui interdire les courts séjours. Dans l’année qui vient, de la même manière qu’en Californie, la plateforme a donc décidé de mettre en place, dans une centaine de villes du monde, des groupes de pression, volontaires et acquis à la cause d’ Airbnb, en général des gens de classe moyenne.
Objectif : se battre œil pour œil et dent pour dent contre les législations défavorables.
Ce n'est pas encore le cas en France pour l’instant si l’on en croit le service de presse français . Mais c’est vrai qu’il est assez séduisant d’imaginer une transposition de ces pratiques américaines dans l’Hexagone. En octobre dernier, amer de s’être encore fait ponctionner 12 millions de dollars, Airbnb a déclenché une campagne d’affichage sur fond rose orangée (sa couleur).
Slogans passifs-agressifs en face des services publics de tous les jours. Exemple devant un couloir de vélo: « Nous, à Airbnb, on espère que les 12 millions de taxe de séjour qu’on nous a prélevées vont servir à faire des couloirs de vélo comme celui-ci ».
Ou encore, devant une bibliothèque : « Nous, à Airbnb, on espère que les 12 millions de taxes de séjour qu’on nous a prélevées vont servir à la faire ouvrir plus tard, cette bibliothèque ».
Alors puisque depuis le 1er octobre, Airbnb indique à chaque membre combien il doit payer de taxe sur les locations, on pourrait imaginer la même chose, l’an prochain, avec les millions d’euros d’ Airbnb : « Nous à Airbnb, on espère que vos impôts ont servi à financer un vrai service de transports en commun gratuit ;
Nous à Airbnb on espère que vos impôts ont servi à créer un vrai réseau de crèches digne de ce nom ;
Nous à Airbnb on espère que vos impôts ont servi au rachat par l’Etat des autoroutes et que vous n’aurez plus à les payer ».
Etc. Etc. Etc. ça pourrait donner des idées non ?
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