Voilà presque un mois maintenant que le dernier album de la chanteuse Beyoncé caracole en tête des ventes. Un disque sorti sans promotion et qui est devenu un coup marketing qui bouleverse les règles du jeu.
C'était le 13 décembre dernier sur son compte Instagram suivi par 8 millions de personnes: un mot pour annoncer la sortie de l'album: "surprise" !
Quelques minutes plus tard, la surprise en question apparaît comme par magie sur ITunes : 14 chansons, 17 vidéos sans sommation, sans promotion, sans plateau télé pour ouvrir l'appétit… rien !
Ses 54 millions de fans sur Facebook et 13 millions de followers sur Twitter ont fait tout le boulot de faire circuler l'information. 1,3 million de tweets ont ensuite mentionné la sortie l'événement. Beyoncé s'est passée des intermédiaires et les ventes ont suivi: 829 000 exemplaires numériques vendus en 3 jours. Le nouveau marketing, c'est donc de ne pas faire de marketing.
La promotion sans la promotion, d’autres artistes peuvent s’en inspirer. C'est évidemment viable à partir d'un certain degré de renommée sur les réseaux sociaux.
Il faut aussi rappeler que Beyoncé n'est pas la première à utiliser cette méthode.
Il y a un an,David Bowie lui aussi, a fait son coup de non-pub. Le jour de son anniversaire, le 8 janvier, il sortait « Where are we now ». 10 ans qu'il n'avait pas dévoilé un titre, on le croyait à la retraite, et là encore, apparition sur ITunes et sortie de l'album un jour plus tard !
Mais les vrais pionniers de l'anti-promo, c’étaitRadiohead , en 2007. Déçus par l'industrie du disque, ils proposent à leurs fans de télécharger leur septième album et chacun paie ce qu'il veut en ligne pour l'acheter.
Ce qu’il faut retenir de ce service minimum en terme de communication, c 'est d'abord que l'artiste peut maintenant entretenir un lien direct avec son public.
Ensuite, ce qui est intéressant c'est que c'est par ses vidéos parfois sulfureuses que Beyoncé attise et entretient la curiosité. En les distillant au compte-goutte sur son compte Facebook, elle en fait des produits à part entière que les fans vont aussi aller chercher.
Mais Beyoncé n'est pas non plus à l'abri d'une baisse des ventes dans les jours qui viennent pour une raison qui n'a rien à voir avec une quelconque stratégie de marketing ou de communication : elle a commencé une de ses chansons par l'explosion de la fusée Challenger en 1986 et le message d'alerte qui a précédé. Pas forcément la meilleur preuve de compassion.
Du coup, il y a beaucoup de réprobation aux Etats-Unis sur l'attitude de la chanteuse, ce qui aura peut-être un impact sur ses ventes.
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