, qui travaille depuis 5 ans sur la santé des patrons de PME.

Je vous avais parlé du chercheur Olivier Torres à la même époque l’an dernier parce qu’avec sa consoeur Florence Giuliani , ils avaient sorti une étude sur les patrons, mais sous l’angle du leur sommeil et de leur santé.
Leurs conclusions, l’an dernier, étaient déjà implacables :les chefs d’entreprises dorment moins pour travailler plus ; voient moins leurs enfants pour travailler plus, font moins de sport pour travailler plus et mangent mal pour les mêmes raisons…
Bilan des courses : les voilà avec une dette de sommeil de 3 heures chaque semaine et qui développent plus régulièrement un diabète, et des comportements irritables, quelques fois un mutisme, et une dévalorisation de soi systématique… Les signes avant-coureurs du passage à l’acte.
Des symptômes à prendre très au sérieux quand on fait partie de l’entourage
C’est justement là qu’Amarok veut en venir: mettre sur pied un vrai service préventif pour veiller à la santé au travail des dirigeants, et que l’entourage sache à qui s’adresser quand les choses tournent mal.
Alors il existe déjà des structures dans certaines régions, mais pas partout: à l’avant-garde, il y a Saintes, en Charente-Maritime, ça s’appelle l’APESA: Aide psychologique pour les entrepreneurs en souffrance psychologique aiguë.
Ça, c’est quand la situation de l’entreprise est déjà critique: en redressement judiciaire ou en liquidation. Un dispositif maintenant imité dans d’autres départements. L’équipe du tribunal; juge, mandataires, greffiers, travaille avec des psychologues et repère les premiers signes de détresse… Les phrases comme: « je n’ai plus qu’à me liquider comme mon entreprise », « je n’ose plus regarder mes salariés. » et les récits de divorce.
Les angoisses patronales ne sont pas différentes de celles de tout un chacun. M ais il y a deux facteurs aggravants chez eux.
Il y a souvent un caractère familial à l’entreprise . Si les affaires vont mal, vous détruisez alors l’entreprise du père ou du grand père : difficile à digérer.
Ensuite, dans une PME, vous connaissez vos salariés, souvent même leur famille: en cas de licenciement,vous êtes directement confronté à votre responsabilité sociale. Tout cela dans un environnement où dire qu’on échoue ne se fait pas, et où la solidarité est rare.
Manuel Valls disait donc en début d’année: « j’aime l’entreprise ». Il pourrait dire « j’aime les petits entrepreneurs », ça leur ferait du bien de l’entendre. Car les PME sont la pierre angulaire de notre économie: on en compte 2,4 millions en France, c'est 96 % des entreprises françaises, soit 2 emplois sur 3. Il est important pour nous tous que leurs chefs soient en forme.
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