Le cauchemar des artisans porte un nom : le RGE

France Inter
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Un français sur deux souffre encore du froid chez lui l’hiver. C’est le résultat d’une enquête réalisée par l’institut Opinion Way pour le compte d’un site internet, Monexpert-isolation.fr, qui se propose de vous aider à isoler votre logement. Pour avoir moins froid chez vous, il existe pourtant des aides. Pour isoler, aménager les combles, changer de chauffe-eau, de fenêtres et j’en passe.

Bref rénover votre habitat, en polluant moins la planète… et évidemment faire baisser votre facture d’électricité ou de gaz. Une facture qui s’élevait à 1.590 euros en moyenne par français en 2015.

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Crédit d’impôts, Eco PTZ à TVA réduite, vous ne seriez pas très nombreux - seulement 6% d’entre vous selon la même l’enquête - à savoir que vous pouvez faire subventionner jusqu’à 80% de vos travaux d’isolation.

Sans compter que vous avez même des aides parfois surprenantes. Auchan par exemple s’y est mis en proposant un crédit jusqu’à 2000 euros, versé sur votre carte de fidélité pour faire des courses.

Bref il existe donc un tas de possibilités pour ne plus avoir froid chez vous.

Mais c’était sans compter une petite subtilité administrative . Si vous voulez bénéficier du crédit d’impôt de 30% proposé par l’Etat et c’est valable aussi pour le coup de pouce d’Auchan, il y a une condition : que votre artisan soit agrée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Et c’est là que les choses commencent à se corser. Car pour décrocher son label RGE, l’artisan doit passer un diplôme.

trois jours de formation : 792 euros.

Ensuite pour valider son diplôme, il doit remplir un dossier chez QUALIBAT, organisme de qualification des constructions : 600 euros. Un dossier qui le 31 décembre dernier... a changé de format. Il faut donc tout recommencer.

Total de l’opération pour les artisans : 1392 euros et un casse-tête administratif qui commence sérieusement à les faire gronder sur les forums de professionnels.

Ils sont écoeurés de voir à qui est délivré l’agrément : pas toujours les meilleurs.

Sur les sites, on trouve aujourd’hui des dizaines de témoignages d’artisans qui jettent l’éponge, qui préfèrent renoncer au label, plutôt que de s’engager sur ce chemin de croix. Certains offrent même leur propre réduction à la place des aides de l’Etat. Mais évidemment tout le monde y perd. Et le contribuable et les artisans.

Moralité : pour vraiment opérer la transition énergétique souhaitée par le gouvernement, il faudrait peut-être engager au préalable une petite transition administrative.

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