Elle a été une femme de pouvoir, même si elle s'en défend. Patronne de France Culture, animatrice d'une des plus belles émissions culturelle à la télé : Le Cercle de minuit, elle a flirté avec le pouvoir politique et ses courtisans dans sa période Elysée avec Mitterrand.
- Laure Adler Historienne, écrivain et journaliste
Laure Adler dit de drôles de phrases comme :"Pour moi, la féminité aujourd'hui, c'est Angela Merkel".
Elle a fait comprendre à toute une génération que penser et lire, c'était sérieux, mais aussi sexy. Aujourd'hui encore sur France Inter, elle n'a pas peur d'admirer les artistes. Chez l'animatrice, l'admiration est une forme d'art. Et à tous ses invités, écrivains, réalisateurs, plasticiens, poètes, elle pose la même question, la même injonction :
S'il vous plait, apprenez-nous à vivre.
Elle habite un appartement très lumineux rempli de plantes de toutes sortes au dessus d'une école. Et elle adore ça. Sa vie est rythmée par la récréation. Claude Lanzmann et Agnès Varda ont habité le même lieu. Elle a emménagé il y a quelques mois. La journaliste a quitté son précédent logement parce que ses enfants sont partis et qu'elle ne voulait pas vivre avec les fantômes, les chambres vides et leur absence. Elle est frêle, belle et met des lunettes de soleil en forme de cœur, même chez elle !
Laure Adler :
"Moi, une femme puissante ? Ce n'est pas vrai. Cela m'évoque tout de suite un livre d'une personne extraordinaire que j'admire beaucoup : l'écrivaine Marie NDiaye qui a publié il y a quelques années le livre Trois femmes puissantes.
Et si ce mot de puissance se définit comme Marie NDiaye l'avait fait dans son texte, comme la possibilité de faire, de se tenir debout, de respecter sa dignité, et surtout celle des autres, alors oui, je veux bien accepter.
J'ai créé une collection dans une maison d'édition qui s'appelle Puissance des femmes. Je l'ai fait à cause de Marie NDiaye et à cause de la question que vous venez de me poser. Je n'aurais pas osé le faire il y a trois ou quatre ans, j'aurais trouvé ça prétentieux.
Mais maintenant, c'est le moment. C'est le moment que les femmes puissent reconnaître en elle-même grâce à la sororité, grâce à la solidarité, grâce à la solidarités des autres filles, et la reconnaissance des hommes, qu'elles possèdent de la puissance, elles-aussi. C'est vraiment le moment maintenant.
Quand j'étais à la tête de France Culture, je ne me suis pas sentie puissante : c'était des circonstances temporelles, liées au hasard des rencontres.
Non, le moment où je me suis sentie vraiment puissante intérieurement, bizarrement, au sens d'un sentiment qui m'a inondé intérieurement, et où je me disais, "Ce n'est pas possible que j'ai pu faire ça", c'est quand je me suis retrouvée à deux heures du matin à l'hôpital appelée par mon fils qui venait d'être papa.
Je l'ai vu avec ma petite-fille dans les bras. Je me suis dit : "Moi, vivante, j'ai fait un fils qui a fait une fille... Comment c'est pensable ?" Là, quelque chose de la vie a échappé à ma propre puissance, si j'ose dire."
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