Chemsex : À l’ami qui mérite un amour

Foule Continentale : Chemsex : à l’ami qui mérite un amour
Foule Continentale : Chemsex : à l’ami qui mérite un amour - Claire Braud
Foule Continentale : Chemsex : à l’ami qui mérite un amour - Claire Braud
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Caroline Gillet a découvert le chemsex quand un ami à elle est "tombé dedans". Le chemsex, pratique qui mêle sexe et drogues en soirée, fait des ravages dans le milieu gay. Caroline a mené l’enquête et a rencontré Thibaut Jedrzejewski, 33 ans, médecin qui part de sa propre expérience pour soigner autour de lui.

Avec
  • Thibaut Jedrzejewski Médecin

De l'enfance, Thibaut garde un très bon souvenir. Né dans une famille athée et aisée, il ne manque de rien et a tout pour s'épanouir. L'art, le piano... il s'éveille à un certain nombre d'activités et exprime sa curiosité. Et puis, comme pour beaucoup de jeunes, au collège, tout bascule.

L'adolescence, c'est l'âge des premiers désirs, des premières amourettes, des premiers ragots... Au début, Thibaut a du mal à définir ce qu'il ressent. D'un côté, il commence à se sentir attiré par des garçons, de l'autre, il essaie d'éprouver du désir pour certaines filles. Un jour, un camarade lui pose une question qui va tout changer : "Si tu pouvais sortir avec un garçon, tu le ferais ?" Thibaut répond oui. Après cela, il se sent libéré d'un poids. Des élèves l'appellent "Thibaut le pédé", d'autres le soutiennent et Thibaut, lui, prend pleinement conscience de sa différence.

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On se sent pas comme les autres, on sait, au fond, qu’on n’est pas comme les autres. La question "si tu pouvais sortir avec un garçon, tu le ferais ?", ça a été comme un éclair dans ma vie.

Déconstruire pour se construire

Aujourd'hui, Thibaut est heureux et épanoui dans sa vie personnelle. Enfin. Avant d'en arriver là, le chemin a été long. Il raconte ses peurs d'ado : rester seul, ne pas être digne d'être aimé... Il partage ses efforts, d'abord, pour essayer de reproduire les codes que ses parents et la société lui ont transmis : dans une relation il faut être deux et il faut que ça dure.  Il explique ensuite à quel point il a dû tout déconstruire pour se sentir mieux, déconstruire sa notion de relation amoureuse, déconstruire sa notion de l'amitié... Au fil de ses expériences, il a compris que, oui, il était possible de coucher avec des amis et que, non, ce n'était pas forcément mal de le faire. 

Il y a pas mal de  gays qui se retrouvent dans un dilemme qui n’a pas lieu d’être : « Soit j’ai des plans culs sans lendemain soit je trouve l’homme de ma vie. » Là-dedans, pour moi, il y a une erreur fatale.

Sexe, drogues et addictions 

Cette peur de la solitude, cette image très négative de soi-même, cette relation compliquée avec la notion de couple, Thibaut les retrouve très fréquemment dans le discours de ses patients, majoritairement homosexuels. Il y a quelques années, il a fait une thèse sur la santé des hommes gay et des femmes lesbiennes. Cette question a vraiment commencé à l'intéresser à l'Université et est finalement devenue sa spécialisation de médecin. 

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Dans un centre de santé sexuelle, le 190, à Paris, Thibaut reçoit des hommes qui utilisent des drogues dans leurs relation sexuelles et qui n'arrivent pas à s'en sortir. Cette pratique s'appelle le chemsex et elle fait des ravages dans la communauté gay partout dans le monde : aux Etats-Unis, au Canada, en France... Elle commence même à toucher les hétérosexuel·le·s. Au point que, le 4 mars, Thibaut signe une tribune publiée sur Slate pour alerter sur ce qu'il appelle "une nouvelle épidémie".

C’est terrible à dire, mais je pense que les personnes qui initient les autres ou qui proposent, elles se sentent bien et elles veulent que les autres se sentent bien aussi. Tout le monde n’est pas égal face au chemsex et à l’addiction.

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Le verbatim par Claire Braud

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