

En marge des courants philosophiques, Camus est d'abord témoin de son temps, refusant toute compromission. Il n'a cessé de lutter contre les idéologies et les abstractions qui détournent de l'humain.
Camus s'oppose à l'existentialisme et au marxisme, sa critique du totalitarisme soviétique lui vaut l'anathème des communistes et une rupture avec Jean-Paul Sartre.
Son œuvre comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des films, des poèmes et des essais, dans lesquels il développe un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurde de la condition humaine, mais aussi sur la révolte comme réponse à l'absurde, révolte qui conduit à l'action et donne un sens au monde et à l'existence, et "alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir".
Le 10 décembre 1957, Albert Camus va recevoir le Prix Nobel de Littérature, mais il ne le sait pas encore quand il répond, le 11 mars 1957, sur la Radio-Télévison-Française, à une série d’entretiens menés par le journaliste, Jean Mogin, sur son travail d’écrivain et d’auteur dramatique.
Toujours dans cette série d’entretiens de 1957 sur la RTF, Albert Camus essaye d’expliquer son rôle dans le triptyque "écrivain, philosophe et artiste".
Il revient également sur les deux thèmes importants de son œuvre : l’absurde et la révolte.
"Maman est morte aujourd'hui..."
Paru en 1942, L'Étranger est son premier roman. Il prend place dans la tétralogie que Camus nommera le _Cycle de l’Absurde,_qui décrit les fondements de la philosophie camusienne : l’Absurde.
Cette tétralogie comprend également l’essai, intitulé Le Mythe de Sisyphe, ainsi que les pièces de théâtre, Caligula et Le Malentendu.
Le roman, L'Étranger, s’est vendu à plus de dix millions d’exemplaires en France et a connu un destin mondial.
Traduit en soixante-huit langues, c'est le troisième roman francophone le plus lu dans le monde, après Le Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry et Vingt Mille Lieues sous les Mers de Jules Verne.
Une adaptation cinématographique de L'Étranger a été réalisée par Luchino Visconti en 1967.
L'Étranger a renouvelé le genre du roman français.
De vastes questions peuvent lui être posées: quelles furent les raisons d’être du livre ? Et d’autres, plus contingentes. Quelles furent les conditions de sa rédaction ? Ces pages, dominées par l’épée du soleil, ont été pour l’essentiel rédigées dans un sombre petit hôtel minable du Paris de "la Drôle de Guerre" qui dissimulait ses lumières.
Et comment le livre a-t-il pu sortir au printemps 1942 ? Ce ne fut pas simple. Ce sont toutes ces questions que, le 21 septembre 2016, Jean Lebrun pose dans La Marche de l'Histoire à l’historienne et professeur de littérature française à l'université de Yale, Alice Kaplan, l’auteur d’En quête de L'Étranger, un essai paru aux éditions Gallimard.
Aller + loin
- (RÉ)ÉCOUTER | Grand bien vous fasse : Comment Camus peut changer notre vie ?
- (RÉ)ÉCOUTER | Affaires Sensibles : Albert Camus, 1957 : Le prix Nobel du Malentendu
- (RÉ)ÉCOUTER | La Marche de l'Histoire : L’Étranger, d'Albert Camus
- (RÉ)ÉCOUTER | Autant en emporte l'histoire : Camus-Casarès : 1944, Prélude à l’Amour
- (RÉ)ÉCOUTER | L'Envers et l'Endroit d'Albert Camus, par Abd al Malik
- LIRE | "Le Premier homme", l’enfance algérienne d’Albert Camus, par Jacques Ferrandez
L'équipe
- Production
- Autre
- Autre
- Autre