France Inter Plus de mode en cette semaine de défilés des grandes maisons de couture ! Ça commence aujourd’hui, l’occasion pour France Inter Plus, de se refaire une petite histoire de la mode par celles et ceux qui l’ont créée en France.
Aujourd'hui eux grands noms et grands acteurs de la haute couture Christian Dior l’inventeur du New Look et Yves Saint Laurent qui travaillait chez Dior avant de créer sa maison, et qui va participer a une révolution du vestiaire féminin.
Christian Dior, l'inventeur du “new look”
Dior, en autoportait, par lui-même, c'était le 21 juin 1956 dans Rendez-Vous à cinq heures... Il revient sur sa destinée et les prédictions d'une diseuse de bonne aventure qui lui avait annoncé une carrière sur le dos des femmes !
C'était en 1919, à l'occasion d'une kermesse de charité donnée au profit des soldats. [...] Vous vous trouverez sans argent mais les femmes vous seront bénéfiques et c'est par elles que vous réussirez, vous en tirerez de gros profits
En 2013, Pascal Ory dans Les Oubliettes du temps, remonte... le temps et raconte le New Look de Christian Dior. Une nouvelle mode révolutionnaire créée au sortir de la guerre pour réenchanter la vie des femmes, avec le tout premier défilé Dior, le 12 février 1947 !
Christian Dior, étant vraiment un génie du dessin de la figure féminine, avec cette fois-ci, contre-courant de ce qui dominait dans les années 1930 finissantes et début des années 1940, une taille cintrée, une poitrine ronde et assez pigeonnante... La robe bustier etc. Et puis une première ligne corolle, très florale, avec un métrage de tissus impressionnant par rapport aux restrictions dont on sortait à peine.
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Ce 1er défilé, Christian Dior en a livré les coulisses dans Rendez-Vous à cinq heures de 1956 : la fièvre des préparatifs, la dernière répétition générale, son personnel et ses mannequins exténués… à tel point que l’une d’entre elles va s’évanouir dans ses bras, mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Un jour l'une des mannequins se trouva mal et tomba dans mes bras. Je croyais la tenir solidement mais elle continua de glisser vers le sol, en laissant entre mes mais... sa poitrine. J'avais oublié que, voulant mettre cet avantage féminin en valeur, j'ai prescrit à celles que la nature avait peu favorisé à cet égard, de se faire fabriquer ce que nous appelions pudiquement une “gorge postiche”.
Christian Dior c’était aussi ses fameuses collections alphabétiques : H, A, Y… C’est une interview du 7 septembre 1955 par Lise Elina, qui a couvert la mode pendant des années pour France Inter et Radio France.
Le Y c'est d'abord la réaction contre tous les effets de trop grande longueur, contre les basques longues, contre les tailles basses, contre les tailles trop lâches... contre les chapeaux qui ne sont pas des chapeaux. C'est une évolution vers une taille plus mince, plus haute, et une poitrine plus marquée.
La ligne H, la ligne A, la ligne Y… jusqu’où Dior compte-t-il aller avec ses lettres ? C’est ce que lui demande Luc Bérimont, toujours en 1955, dans l’émission Avant premières…
Je ne crois pas que je puisse continuer éternellement à me servir de l'alphabet pour donner un nom à ma ligne. Je ne vois pas très bien ce que pourrait donner la lettre B ou la lettre O. Je ne tiens pas du tout à donner aux femmes des formes aussi anormales.
Dior voyait aussi, et surtout, sa maison comme une petite entreprise artisanale familiale, il était très proche de ses couturières, de ses premières d’ateliers… On retrouve Lise Elina qui s’est infiltrée cette fois-ci, dans l’un des ateliers du créateur, où l'on fêtait ce jour-là la Sainte-Catherine, c’était en novembre 1955.
Pour moi, c'est une journée qui compte beaucoup. Une année de travail dans la couture ça représente beaucoup d'efforts, beaucoup de joies, beaucoup de peines, des enthousiasmes, des déceptions, et nous les avons tous partagés en commun. Et c'est le seul jour où je peux rencontrer tout mon monde, toute cette grande famille, de la première des première, à la plus petite des arpettes.
Christian Dior meurt d’une crise cardiaque en 1957… Qui pour lui succéder ? C’est une archive du 15 novembre 1957…
J'étais un peu dans l'indécision car le théâtre et la couture se partageaient mes passions.
Yves Saint Laurent, la révolution du vestiaire féminin
Le successeur Yves Saint Laurent, le dauphin, que l’on entendait très timide dans l'archive du 15 novembre 1957, est arrivé dans la maison Dior pour la collection Y, et le 30 janvier 1958, il présente a toute première collection : la « Ligne Trapèze », on est dans la continuité. Et c’est encore notre spécialiste mode de la Radio Télévision Française, Lise Elina que l’on retrouve. Elle a quelques difficultés à interviewer le petit prodige Yves Saint Laurent… toujours aussi timide.
J'ai du me réfugier sur le balcon tellement Yves Saint Laurent a été happé par la foule. Attendez une seconde, il est en train de passer par la fenêtre...
Yves Saint Laurent s’émancipe progressivement, jusqu’à ouvrir sa propre maison de couture, à son nom. Libéré de l'ombre de Dior, il invente de nouvelles coupes, imagine de nouvelles formes pour une idée “gender fluide” de la femme : le premier smoking, la saharienne, le tailleur-pantalon… Il va aussi redessiner des vêtements codés comme le trench-coat.
Le 2 février 1967, il présente sa nouvelle collection, au journal de 20 heures :
Je déteste la mini-jupe. Il y a beaucoup de tailleurs inspirés du veston d'homme, avec des gilets ,et beaucoup de pantalons. Ils sont coupés exactement comme des pantalons, ils sont plus larges aussi.
Yves Saint Laurent c’est aussi le tout premier couturier à entrer au musée, une idée de Pierre Berger ! Le 30 mai 1986, il répond à la journaliste de mode Sophie Dumoulin au journal de 13 heures :
Finalement c'est très émouvant, mais aussi c'est très rassurant, parce qu'on s'aperçoit que les thèmes qui ont fait mon succès reviennent continuellement au fil des années. Il y a des robes qui ne sont absolument pas démodées, des robes d'il y a 30 ans presque, qu'on pourrait porter aujourd'hui.
Séquence émotion, le 7 janvier 2002, Yves Saint Laurent annonce son retrait du monde de la mode…
En ouvrant en 1966, pour la première fois au monde, une boutique de prêt-à-porter à l'enseigne d'un grand couturier et en créant sans me référer à la haute couture, j'ai conscience d'avoir fait progresser la mode de mon temps.
Parmi les muses de Saint Laurent, Catherine Deneuve qu’il habille à la ville comme à l’écran comme dans Belle de Jour. Catherine Deneuve qui analyse le pouvoir de son vestiaire, dans le journal de 7 heures du 22 janvier 2002 : des vêtements qui vous donnent une assurance, qui ne sont pas que des robes du soir…
Moi je ne peux pas me séparer des vêtements de Saint Laurent. [...] C'est vrai que c'est quelque chose qui vous donne une certaine assurance, qui pourrait paraître dérisoire pour certains mais qui aide à avoir ce comportement social, que l'on doit avoir quand on est en public.
C’est maintenant avec Pierre Bergé, son compagnon de toujours, que l’on retrace le parcours de Saint Laurent… dans L’Humeur vagabonde de Kathleen Evin, le 24 janvier 2002.
Nous sommes dans les années 1960, et dans les années 1960 Saint Laurent refuse le mot élégance, refuse le mot haute couture, Saint Laurent refuse tout cela. Il dit un mot admirable, c'est le mot “attitude”.
Six ans après avoir fait ses adieux à la mode, le grand couturier disparaît chez lui, le 1er juin 2008.
Programmation musicale :
- Morrissey – “Christian Dior”
- Alain Chamfort – “Les Muses”
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