80 ans après la disparition de Sigmund Freud, arrêtons nous sur l'interprétation des rêves. Comment sa célèbre théorie lui est-elle venue ? Avec des extraits d'archives de lectures par Michel Bouquet qui interprète le psychanalyste.
Freud publie L'Interprétation des rêves à la fin de 1899, il y a 120 ans. Une sorte d’auto-analyse, Freud y raconte ses propres rêves hantés par la mort de son père Jacob, trois ans plus tôt et ses souvenirs d’enfance. C’est un livre de crise personnelle, de dépression qui travaille la nature des rêves. Les rêves ont un sens, ils sont "l'accomplissement d'un désir". L’ouvrage est mal perçu, selon Freud qui déclarait : "les éloges ressemblent à des aumônes, l'ouvrage est manifestement antipathique à la plupart des gens".
Première archive :
Le premier octobre 1963, sur Paris Inter, qui deviendra cette même année France Inter, Marthe Robert, critique littéraire et connue pour sa lecture psychanalytique de la littérature, consacrait l’émission "La Liberté coupable" à la science des rêves selon Freud. Avec des lectures notamment signées Michel Bouquet.
La révolution psychanalytique,
Une suite d’émissions composées par Marthe Robert. Aujourd’hui : La sciences des rêves
Elle passe pour l’œuvre maîtresse de Freud, un des solides piliers de la psychanalyse. Une trouvaille hasardeuse ? Il y a un peu de ça, puisque c’est en cherchant à percer le pourquoi et le comment des névroses qu’il tomba dessus.
C’est grâce à la modification en profondeur de ses pratiques thérapeutiques qu’il put voir l’énorme valeur du rêve comme phénomène psychique. Son analyse psychique( d’abord fondée sur l’hypnose et la suggestion, dont il se débarrasse ensuite), était destinée à faire sortir du patient la cause de son symptôme.
Un jour, une malade a demandé à Freud de ne pas l’interrompre dans le cours de ses pensées. Celui-ci se le tint pour dit et s’achemina vers la technique dite « des associations » ce qui donne toute son originalité à la psychanalyse. Il se mit à traiter les rêves comme les discours : des évocations des symptômes. […]
Frappé par les pensées de certains psychiatres qui voyaient dans le délire onirique des désirs cachés. Freud commença de soupçonner qu’il pouvait en être de même, pour le rêve. Et que la part nocturne ne notre vie psychique n’était pas moins sensée ni orientée que celle du jour.
Le 24 juillet 1895 est un jour historique
Freud le consigna ainsi dans ses carnets. Cela commence par le rêve L’injection faite à Irma. Freud en avait transcrit l’interprétation dans un café de Vienne, le restaurant Bellevue, endroit où il se demandait s’il y aurait un jour une plaque ironiquement.
Grand rêveur, il s’appliquait depuis toujours à noter ses rêves dans ses carnets qu’il détruisit un jour avec ses papiers. Ses rêves le fascinaient et il leur accordait une certaine créance. Celui où il passe ses examens de médecin revenait périodiquement.
Il publie L’interprétation des rêves (traumdeutung), où il affirmait que le rêve à un sens et que ce sens concernait directement la personne. Là, il était son propre sujet, c’était de lui qu’il parlait en exposant ses propres idées. Il garda longtemps sa découverte pour lui, c’est qu’elle le mettait lui-même à nu.
La suite à écouter...
Seconde archive : le 9 novembre 2012 France Inter consacrait sa journée à Sigmund Freud. Et à 14 h dans La tête au carré Daniel Fievet prend une direction plus scientifique avec son invité Jean Claude Ameisen et le pédopsychiatre et psychanalyste François Ansermet.
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