Marguerite Duras dans Radioscopie : "Je ne suis d'aucune école"

Ce moment de radio est l’occasion de revenir sur son enfance en Indochine, : "des souvenirs pas très bons, c'est la première fois que j'ai su ce que c'était d'être rejetée d'une société", dit-elle. Mais aussi sur ses années au lycée de Saïgon puis à la faculté de droit à Paris. Il est question de l'influence de son enfance sur ce qu'elle est aujourd'hui ("je ne suis pas tout à fait française, je ne me suis jamais sentie tout à fait chez moi, ici", et "Je suis devenue communiste dès que j'ai eu l'âge de raison, et je le suis restée"). 

Une écrivaine sans concession

Marguerite Duras évoque son pessimisme profond, sa vision du monde qu'elle a du mal à supporter. Elle ne comprend d'ailleurs pas comment des millions de personnes le peuvent. Mais elle dit aussi sa conception du bonheur, évoque sa célébrité, les réactions au sujet de son film Hiroshima mon amour. L'auteure d'Une si longue absence parle à Jacques Chancel de la critique française de cinéma qui, selon elle, est assez pauvre, de sa place d'écrivaine dans la littérature ("Je ne sais pas si j'ai une place dans la littérature"), du Nouveau Roman dont elle ne fait, toujours selon elle, pas partie. Dans cette émission, il est aussi de politique : la réussite des événements de mai 1968, la défaite du gaullisme, du communisme et de Fidel Castro qui ne sait pas où il va...Enfin, l'invitée de Jacques Chancel évoque ses goûts musicaux : "La destruction de la musique c'est Bach !" dit-elle

Radioscopie, une émission culte

Jacques Chancel a créé l'émission Radioscopie le 5 octobre 1968. Elle était  diffusée sur France Inter tous les jours de 17 heures à 18 heures jusqu'en 1982, puis à nouveau à partir de 1988 jusqu'au 5 janvier 1990.

Radioscopie c’est aussi des chiffres qui en disent long : 2878 émissions, 3 600 invités, et un 7 d'or

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