Et si on éteignait les centres-villes ?

L'avenue des Champs-Elysées
L'avenue des Champs-Elysées ©Getty - Silvio Medeiros
L'avenue des Champs-Elysées ©Getty - Silvio Medeiros
L'avenue des Champs-Elysées ©Getty - Silvio Medeiros
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Dans un futur proche, on pourra éteindre les centres-villes. Fini les lampadaires consommateurs d'électricité et source de pollution lumineuse.

Ce sont les vitrines qui éclaireront la rue sans courant !

C'est du moins l'ambition de la start up Glowee. Avec ses 15 salariés dont 10 chercheurs, Glowee trouve son carburant dans la mer, plus précisément dans les organismes marins bioluminescents. Méduses, calamars, poissons des abysses possèdent naturellement des gènes de luminescence. Ils produisent donc de la lumière.

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Pourquoi ne pas utiliser cette lumière biologique pour nous éclairer et remplacer ainsi les 19% d'électricité produite dans le monde aux seules fins d'éclairage ? C'est ce que fait Glowee.

La start up produit des bactéries, leur greffe le gène de bioluminescence du calamar, les fait se multiplier et les encapsule ensuite dans une enveloppe transparente en résine très fine et adhésive pour que l’autocollant puisse être apposé sur les vitrines des magasins et ainsi éclairer.

Bien sûr on pourrait apposer les autocollants luminescents sur des murs classiques. Il faut pour que cela fonctionne entretenir la machine à bactéries. Ce qui revient à leur fournir une nourriture appropriée. Il faut aussi les maintenir dans un état idéal pour qu'elles illuminent en permanence et longtemps. Parce que dans la nature, ces bactéries réagissent en général à un stress, à la température, à l'acidité de l’eau par exemple.

Pour l'instant, le record de durée, c'est trois jours de lumière avec une faible intensité.

De quoi créer une ambiance bleutée de toute beauté dans une pièce obscure.

Cela correspond à l’intensité d'une veilleuse. L'objectif pour les mois à venir c'est une semaine de lumière 10 fois plus intense. Une condition obligatoire pour que les vitrines commencent réellement à éclairer les rues. Plus tard, d'autres usages seront possibles : rendre nos murs lumineux, éclairer des chantiers, faire du mobilier urbain biologiquement éclairé !

Pour y arriver, l'équipe de chercheurs, le plus souvent des biologistes, travaille d'arrache pied et à l'écart des projecteurs. La recette du milieu nutritif dans lequel baigne les bactéries luminescentes est gardée secrète, comme le nombre de bactéries nécessaires pour bien voir ou encore la fabrique de la coque qui renferme les bactéries. Pour changer de couleur, car dans la nature la luminescence est toujours bleu verte, il suffira d'ajouter des filtres.

Le grand intérêt de cette lumière douce, c'est qu'elle diminue considérablement la pollution lumineuse, décrétée fléau mondial car elle nous prive du ciel étoilé et perturbe le rythme biologique des êtres vivants.

Quand les bactéries cessent d'éclairer, il est prévu de récupérer les autocollants apposés sur les vitrines et de brûler les matériaux tous organiques. Les bactéries étant OGM, il n'y a pas d'autres solutions à ce jour.

L'équipe