

Donald Trump sera bientôt en France pour le défilé du 14 juillet et déjà la presse américaine se prépare...
Elle se prépare à une nouvelle bataille dans la guerre qui l'oppose au président des Etats-Unis, une guerre totale, dans laquelle tous les coups sont permis, y compris les plus retors. Une guerre, par ailleurs, voulue et entretenue par Donald Trump.
Encore ce matin avec le scoop du New York Times accusant le fils de Donald Trump et la Russie de collusion. Je rappelle que les Démocrates avaient procédé de même, recevant en pleine campagne les confidences scabreuses d'un enquêteur britannique sur Trump.
Je vais vous donner un autre exemple. Pas plus tard qu'hier, paraissait dans le Washington Post un papier sur le voyage en France du président. Le Washington Post est un des quotidiens américains de référence, lu par tous les correspondants étrangers.
Le titre est peu flatteur pour notre pays : il paraphrase la célèbre phrase apocryphe de Marie-Antoinette sous cette forme : « Qu'ils mangent du homard ! ». Pourquoi du homard ? parce qu'on y apprend qu'Emmanuel Macron va inviter Trump au Jules Vernes.
Un restaurant « panoramique situé dans les hauteurs de la Tour Eiffel et dont le prix est au moins aussi élevé que son altitude ». Autrement dit, c'est un article extrêmement vachard alors qu'Emmanuel Macron est d'habitude couvert de louanges par ce quotidien.
Un retournement éditorial ? Un début de désamour ?
Pas du tout ! C'est simplement, une critique de plus adressée à Donald Trump, à sa vanité légendaire, décrite à longueur de pages par le Washington Post. Mais cette fois-ci, la guerre fait une victime collatérale : Emmanuel Macron alias Marie Antoinette.
C'est là où je voulais en venir. Il faut lire la grande presse libérale américaine, c'est-à-dire de centre-gauche, comme le New York Times, le Washington Post, le Los Angeles Times ou encore Newsweek ou Time, à l'aune de cette guerre totale.
Autrement dit, lorsque ces organes de presse tressent des louanges à Emmanuel Macron, pour prendre un exemple, c'est certes parce que son élection à des airs de série de HBO ou de Netflix, mais c'est avant tout pour marquer la différence avec Donald Trump.
Macron est devenu une sorte d'anti-Trump idéal : l'un a 70 ans, l'autre 40 ; l'un est populiste, l'autre a vaincu une populiste ; L'un est très America First ; l'autre très Planète First ; en clair, l'un sert à mettre en évidence les erreurs de l'autre.
Une guerre qui passe par les pages opinions et éditoriales...
Il suffit d'ouvrir les journaux d'hier ! Le New York Times : « Trump ment et Poutine triche : Qui croire ? » Los Angeles Times : « Plus que jamais, Trump se fiche de l'intérêt national ».
Newsweek : « Trump mis au ban des leaders pour la photo officielle du G20. CNN a même imaginé une rubrique intitulée « Trumpmerica » ou Trumpconomics l'une et l'autre son une longue liste d'articles vengeurs.
Attention, je ne suis bien sûr pas en train de défendre Donald Trump. Je demande simplement que l'on prenne la presse américaine avec plus de précaution. Les Américains, eux, savent ce qu'ils lisent et regardent. Nous visiblement pas !
On a pu discuter des heures durant en France de la destitution du 45ème président des Etats-Unis en se fondant sur cette même presse d'opinion, alors qu'il n'en a jamais été sérieusement question côté américain, sinon pour irriter un peu plus la Maison-Blanche.
On s'est même demandé sérieusement ici s'il était fou, ou totalement inculte, toujours en se fondant sur des articles d'opinion étasuniens. Et lorsqu'on s'est émerveillé de la soudaine passion américaine pour Emmanuel Macron, on a au fond rien compris :
Ces journaux parlaient très peu de notre président et beaucoup du leur.
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