Chine-Russie, une entente au sommet pour défier l’ordre occidental

Vladimir Poutine et Xi Jinping ne se sont pas rencontrés depuis deux ans, mais le Président russe ira en février à Pékin pour les JO d’hiver.
Vladimir Poutine et Xi Jinping ne se sont pas rencontrés depuis deux ans, mais le Président russe ira en février à Pékin pour les JO d’hiver. ©AFP - Yin Bogu / XINHUA / Xinhua via AFP
Vladimir Poutine et Xi Jinping ne se sont pas rencontrés depuis deux ans, mais le Président russe ira en février à Pékin pour les JO d’hiver. ©AFP - Yin Bogu / XINHUA / Xinhua via AFP
Vladimir Poutine et Xi Jinping ne se sont pas rencontrés depuis deux ans, mais le Président russe ira en février à Pékin pour les JO d’hiver. ©AFP - Yin Bogu / XINHUA / Xinhua via AFP
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A un moment de fortes tensions, les présidents russe et chinois ont mis en scène hier leur proximité, et ont chacun offert à l’autre l’appui politique dont il a besoin, avec un adversaire commun, l’Occident.

Comment dit-on « renvoi d’ascenseur » en russe, ou en chinois ? Il faudrait poser la question à Vladimir Poutine et Xi Jinping… En butte, l’un comme l’autre, à des relations tendues, voire conflictuelles, avec les pays occidentaux, les numéro un russe et chinois ont fait hier la démonstration d’une proximité à l’intérêt réciproque bien compris.

Les deux dirigeants ont mis en scène leur relation à un moment de forte tension, dans un entretien en visioconférence hier, en partie retransmis à la télévision. Chacun a offert à l’autre le « cadeau » dont il a besoin : Poutine a annoncé à son « cher ami » Xi qu’il se rendrait en personne à Pékin pour l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver en février, là où les Américains ont annoncé un boycott diplomatique.

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Quand à Xi, il a apporté son soutien à la demande russe de « garanties de sécurité » que Moscou exige des Occidentaux à un moment où plus de 100 000 soldats russes sont massés aux frontières de l’Ukraine. « Garanties de sécurité », c’est un euphémisme pour la reconnaissance d’une sphère d’influence russe sanctuarisée, Ukraine comprise donc.

Cet affichage russo-chinois est significatif, s’agissant de deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, puissances nucléaires, et complémentaires entre les resources hydrocarbures russes dont la Chine a besoin, et la capacité industrielle chinoise que la Russie n’a jamais réussi à développer.

Depuis 2014 et les sanctions occidentales infligées à la Russie pour son occupation et annexion de la Crimée, la Russie et la Chine sont devenus non pas des alliés -le mot n’est pas prononcé-, mais des partenaires de plus en plus proches, aux régimes politiques dictatoriaux convergents. Aujourd’hui, le ciment de leur relation, c’est la volonté de casser l’hégémonie occidentale sur l’organisation du monde ; c’est ce qu’on appelle des puissances « révisionnistes ».

Elles partagent également la même conviction que l’Occident est en déclin, a perdu sa cohésion et sa volonté ; et qu’il suffit de forcer le destin pour changer les rapports de force. C’est ce qui se passe actuellement en Ukraine.

L’Ukraine est en effet le test de ces rapports de force. Ce n’est certes pas la première fois que la Russie masse des troupes face à l’Ukraine, et les Occidentaux se demandent à chaque fois si Vladimir Poutine bluffe. Le Président russe teste les réactions occidentales, et a mis sur la table hier, dans un contact diplomatique avec les Américains, ses exigences en matière de « garanties de sécurité ».

Un sommet européen était réuni hier à Bruxelles, avec l’Ukraine en tête de l’agenda. Emmanuel Macron et le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz se sont entretenus avec le Président ukrainien Volodimir Zelensky.

Les Occidentaux ne sont pas prêts à donner à Zelensky ce qu’il demande, une adhésion à l’Otan ; mais ils ne veulent pas non plus offrir à Poutine la victoire d’un véto permanent à la candidature ukrainienne. C’est autour de cet enjeu, aux portes de l’Union européenne, que se dessine en partie le monde de demain, avec Poutine et Xi en challengers agressifs.

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