

Rien n'a pu empêcher le Président russe de déclencher sa guerre contre l'Ukraine, en menaçant l'Occident des pires conséquences s'il intervient. L'Europe et le monde ont changé d'époque, la guerre froide est revenue pour longtemps.
« conséquences que vous n’avez jamais connues auparavant dans votre histoire »Vladimir Poutine a donc déclaré la guerre à l’Ukraine, rien ni personne n’a pu l’en empêcher. Il fallait écouter cette nuit les mots d’Antonio Guetteres , le Secrétaire Général de l’ONU, l’organisation censée garantir la paix ; ses mots reflètent l’impuissance internationale face à la volonté d’un homme qui a déroulé un plan implacable d’agression contre un pays souverain. « J’ai eu tort, a déclaré Gutteres, je voudrais tant ne pas avoir tort aujourd’hui. Du fond de mon cœur, Président Poutine, empêchez votre armée d’attaquer l’Ukraine ».
« Des conséquences que vous n’avez jamais connues auparavant dans votre histoire »
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Ces mots désespérés avaient peu de chances de toucher Vladimir Poutine qui, au milieu de la nuit, a donc déclenché l’invasion de l’Ukraine. Une annonce accompagnée d’une mise en garde aux Occidentaux qui pourraient être tentés d’intervenir, les menaçant de « conséquences que vous n’avez jamais connues auparavant dans votre histoire » - ce sont ses mots, des paroles qu’on a du mal à croire possibles de la part du dirigeant d’une grande puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité.
Ces paroles d’un homme en colère sont à relier au discours révisionniste de lundi, qui niait l’existence même d’une identité ukrainienne, et annonçait ces événements dramatiques. A chaque étape, on a pu croire qu’il en resterait là, on a sous-estimé la détermination d’un dictateur vieillissant, obsédé par une revanche à prendre sur l’histoire.
"Si un soldat américain se retrouve face à un soldat russe, c’est la troisième guerre mondiale"
Cette guerre était devenue inévitable à partir du moment où personne n’était prêt à payer le prix de s’opposer à Vladimir Poutine. Alors que les bruits de guerre se précisaient, Joe Biden, le président de la principale puissance mondiale, était interrogé sur la chaine NBC : le journaliste lui demande si en cas d’invasion russe, il enverrait des soldats américains exfiltrer ses ressortissants d’Ukraine. Sa réponse : « vous n’y pensez pas, si un soldat américain se retrouve face à un soldat russe, c’est la troisième guerre mondiale ».
Aucune dissuasion ne fonctionnait plus à partir du moment où les seuls à pouvoir s’opposer à la Russie déclaraient publiquement qu’ils ne le feraient pas.
La diplomatie n’a dès lors été que l’habillage d’un engrenage inéluctable vers la confrontation. Le commentaire brutal de l’ambassadeur russe en Suède face à la menace de sanctions disait tout :
« nous n’en avons rien à foutre »
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L’Ukraine est donc seule face à la Russie. Les Ukrainiens le savent depuis le début, ils sont seuls, malgré toutes les proclamations de solidarité, les livraisons d’armes de dernière minute, les premières sanctions contre la Russie.
Cette guerre est un désastre global. Ce sont les Ukrainiens qui subiront évidemment la réalité de la puissance de feu russe. Mais ce conflit nous fait changer de monde, changer d’époque : Poutine commet ici l’irréparable, il fait plonger le monde dans une nouvelle guerre froide, qui prendra des années à dépasser.
Vladimir Poutine, tout comme la Chine de Xi Jinping dont on guettera avec attention les réactions, sont convaincus que l’Occident est en déclin et que l’heure est venue de changer les rapports de force. La guerre d’Ukraine est insensée, injustifiée, mais elle est désormais une réalité qui s’impose à tous. Le 24 février 2022, le monde est redevenu terriblement dangereux, et nous n’y sommes pas prêts.
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