Panique à Pyongyang

France Inter
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Où l'on voit la Chine lâcher son allié nord-coréen...

Le monde ne se résume pas à la présidentielle française. Vu de Paris, on l’oublierait presque mais le monde continue de tourner et, de tous les événements qu’il connaît, en voici deux, particulièrement importants.

Entre la Chine et la Corée du Nord, d’abord, le torchon brûle. Ces deux pays sont étroitement liés, ou l’étaient, depuis la guerre qui avait divisé la Corée en deux Etats, il y a près de sept décennies, la Corée du Sud et la Corée du Nord, intégrées à chacun des deux camps de la Guerre froide.

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La Chine est le principal et presque unique allié des Nord-Coréens dont elle est le premier partenaire commercial mais les dirigeants chinois sont de plus en plus irrités par les tests de missiles et les essais nucléaires de Pyongyang. Ils craignent que ces provocations ne renforcent, ce qui est déjà le cas, le front formé par les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon et que cela ne rapproche encore les armées américaines des frontières chinoises. Ils veulent donc qu’elles cessent et l’ont manifesté en interrompant leurs importations de charbon nord-coréen dont Pyongyang tire l’essentiel de ses devises.

Jusque là, la Corée du Nord ne s’en était pas émue outre mesure mais, depuis que Donald Trump a accepté de mettre en sourdine ses menaces de représailles contre les pratiques commerciales chinoises en échange de plus fortes pressions de Pékin contre Pyongyang, une inquiétude a gagné les Nord-Coréens dont l’agence de presse officielle a commencé hier, c’est une première, à pilonner la Chine.

Nous « ne mendierons jamais l’amitié de la Chine en mettant en péril notre programme nucléaire », écrit l’agence qui estime que Pékin devrait se souvenir que l’existence de la Corée du Nord a « contribué à protéger la paix et la sécurité » des Chinois qui « devraient l’en remercier ». C’était rappeler que, sans la Corée du Nord, la Chine aurait à ses frontières une Corée unie et alliée des Etats-Unis.

C’est si vrai que c’est la raison pour laquelle la Chine a toujours soutenu la Corée du Nord mais, maintenant que les provocations nord-coréennes finissent par la fragiliser, sa réponse a été aussi immédiate que cinglante.

« Il y a une sorte de logique irrationnelle dans le programme nucléaire » nord-coréen a répliqué le quotidien de Pékin Global Times en écrivant que la Chine « devait faire savoir à Pyongyang qu’elle réagirait de manière inédite » en cas de nouvel essai nucléaire. En bon chinois, cela signifie « ça suffit ! » et un nouveau chapitre s’est ouvert en Asie.

Quant à l’autre événement marquant de la scène internationale, c’est l’adoption hier, par la Chambre des Représentants, d’un nouveau texte de loi abrogeant l’Obamacare, la couverture médicale pour tous introduite par Barack Obama.

Rien n’est fait puisqu’il y faut encore l’aval du Sénat qui est loin d’être acquis mais, pour l’heure, l’élection de Donald Trump, de ce modèle des nouvelles extrêmes droites européennes, aura eu pour conséquence une offensive en faveur d’une baisse des impôts des plus riches et une attaque frontale contre la protection médicale des plus pauvres.

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