Sommet sur l'avenir de la Syrie

France Inter
Publicité

Mardi, l'Iran la Russie et la Turquie ont organisé un sommet sur l'avenir de la Syrie... quel est le résultat ?

D'abord et avant toute chose, ce sommet est le signe de la défaite de l'Occident qui n'a même pas été invité. Et avant tout celui des Etats-Unis que les gouvernements d'Iran, de Russie et de Turquie ont a peine pris la peine d'informer de leur démarche.

C'est aussi le signe de la défaite d'une autre puissance régionale qui, elle aussi, n'a pas été invitée alors qu'elle est particulièrement impliquée dans la guerre civile syrienne : l'Arabie saoudite qui, elle n'ont plus, n'a pas voie au chapitre.

Publicité

C'est la Turquie qui joue le rôle de la puissance sunnite de référence. Parce qu'elle a su s'entendre avec la Russie et surtout parce qu'elle ne veut plus payer le prix de la guerre à ses frontières. Près de 3 millions de Syriens sont réfugiés en Turquie.

Même l'assassinat de l'ambassadeur de Russie à Ankara n'a pas réussi à faire dérailler la volonté de la Russie et de la Turquie de parvenir à un début de solution politique pour la Syrie. Les enjeux sont trop importants et la Russie veut capitaliser sur la reprise d'Alep.

Pourquoi si vite ?

Parce que la Russie est au bout de ses possibilités militaires. Il faut toujoursse rappeler que la Russie, c'est le PIB de l'Italie avec le budget militaire de la France et plus de 140 millions d'habitants à servir. Sans oublier la crise qui la frappe depuis 3 ans.

Autrement dit, plus vite un accord sera trouvé à ses conditions, plus vite elle pourra se retirer d'un bourbier syrien qui lui coûte extrêmement cher. C'est pour cette raison qu'elle multiplie les rencontres diplomatiques et les sommets.

Quant à l'Iran, simple fait de participer à ce sommet est déjà une victoire immense pour un pays qui était encore totalement isolé il y a à peine deux ans. Plus que la Russie, c'est l'Iran qui sort vainqueur de ce conflit.

L'Iran qui a envoyé des troupes et du matériel, l'Iran qui a obtenu du Hezbollah libanais qu'il s'implique, l'Iran qui a soutenu le régime de Bashar el Assad de bout en bout, avant même que la Russie n'intervienne.

L'Iran qui peut aujourd'hui vendre son pétrole dans de bonnes conditions, l'Iran qui est présent aussi bien en Irak qu'en Syrie et au Liban, l'Iran qui, enfin, a épuisé l'ennemi saoudien sur deux fronts : la Syrie et le Yémen.

L'Occident est donc définitivement marginalisé ?

Pour le moment, oui. Les Etats-Unis se préparent à une passation de pouvoir qui devrait signer leur retrait de la région ou plutôt une sorte d'entente cordiale avec la Russie : à elle la Syrie, aux Etats-Unis le lutte contre l'Etat islamique.

Bien sûr, il peut encore se passer beaucoup de choses : l'Arabie saoudite, par exemple, n'a pas dit son dernier mot. Mais on voit bien ce qui se dessine déjà : une solution aux conditions russes et iraniennes et une guerre qui s'achève par épuisement des parties.

L'équipe