Trump et l'ombre russe

Attorney general, ministre américain de la Justice, Jeff Sessions a menti. Comme Michael Flynn, lui aussi avait des liens avec la Russie.
Attorney general, ministre américain de la Justice, Jeff Sessions a menti. Comme Michael Flynn, lui aussi avait des liens avec la Russie. ©Reuters - Yuri Gripas
Attorney general, ministre américain de la Justice, Jeff Sessions a menti. Comme Michael Flynn, lui aussi avait des liens avec la Russie. ©Reuters - Yuri Gripas
Attorney general, ministre américain de la Justice, Jeff Sessions a menti. Comme Michael Flynn, lui aussi avait des liens avec la Russie. ©Reuters - Yuri Gripas
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Après Michael Flynn, une nouvelle figure de l'équipe présidentielle de Donald Trump s'avère en lien avec la Russie. Malaise chez les Républicains.

Il a menti. Attorney general, ministre américain de la Justice, Jeff Sessions avait omis de mentionner ses contacts avec l’ambassadeur russe à Washington lors de ses auditions de confirmation par le Sénat et ce mensonge par omission vient aujourd’hui compromettre sa position et porter un nouveau coup à Donald Trump dont il est extrêmement proche.

Une nouvelle démission ?

Les Démocrates demandent sa démission. Les élus républicains sont très mal à l’aise car c’est la seconde fois qu’une figure de l’équipe présidentielle s’avère en lien avec la Russie. La dernière fois, c’était le conseiller de la Maison-Blanche pour la sécurité nationale, Michael Flynn, qui avait dû démissionner et là, Jeff Sessions a dû assurer, hier, qu’il se tiendrait à l’écart des enquêtes du FBI sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle.

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Ça ne fait pas du tout net. L’ombre russe revient hanter la présidence Trump.

Une fatigue de la démocratie en Occident

Si Vladimir Poutine plaît à tant de gens aux Etats-Unis comme en Europe, c’est qu’il y a une fatigue de la démocratie en Occident.

Elle n’atteint heureusement pas tout le monde mais une large partie des Occidentaux considère aujourd’hui qu’un régime autoritaire vaudrait mieux que la démocratie parce qu’ils n’ont plus confiance dans les grands partis de gauche et de droite qui dominent la politique depuis si longtemps, Démocrates et Républicains aux Etats-Unis, sociaux-démocrates et démocrates chrétiens en Europe.

Ils ne leur font plus confiance parce que leurs Etats, leurs gouvernements et les grands partis ne peuvent aujourd’hui plus tout dans la mesure où l’argent se rit des lois nationales car il peut aller s’investir et produire où il le veut en vertu de la libre circulation des capitaux, de la réduction des distances et de la mondialisation de l’économie.

Des rêves d'Etats forts

Entre les Etats et l’argent, le rapport de forces est maintenant en faveur du second. C’est un fait et beaucoup des plus démunis, de ceux qui en souffrent le plus, cèdent donc à la nostalgie de temps révolus en croyant pouvoir y revenir par le nationalisme, le « nationalisme économique », dit-on, et ne voyant pas qu’un retour au protectionnisme ne ferait qu’aggraver cette situation en entravant les échanges internationaux et précipitant un conflit de tous contre tous, porteur de guerres à moyen ou long terme.

Les nationalistes, ceux qui ont fait la victoire de Donald Trump ou votent, en Europe, pour les nouvelles extrêmes droite rêvent d’Etats forts conduits par des hommes forts et Vladimir Poutine incarne à leurs yeux ce rêve en s’asseyant sur les libertés pour tenter de reconstituer une puissance russe désireuse de reconquérir une empire perdu. Comme personne d’autre ne le fait, Vladimir Poutine cultive cette image d’homme fort en annexant la Crimée ou se montrant torse nu dans des combats singuliers contre des bêtes sauvages.

Sous lui, les opposants meurent. Il fait de la politique comme on fait la guerre et cela plaît, beaucoup, à Donald Trump, aux extrêmes droites européennes et à beaucoup d’électeurs occidentaux en quête de solutions simples à des problèmes compliqués.