Un barbare à la Maison-Blanche

France Inter
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Il faut appeler un chat, un chat et M. Trump le contraire de cette Amérique humaine et décente qu’il a si profondément révoltée.

C’est une inquiétude politique qui l’a fait reculer. Si Donald Trump a fini, hier soir, par lâcher du lest sur cette abomination consistant à séparer de leurs parents les enfants d’immigrés clandestins venus d’Amérique latine, c’est que cette politique révulse les Etats-Unis. 

Alors oui, 55 % de ses électeurs approuvent cette barbarie, mais cela signifie aussi que 45 % d’entre eux la désapprouvent tandis qu’une écrasante majorité d’Américains la condamne. Donald Trump s’est fait publiquement désavouer par sa femme. Sa propre fille l’a interpellé en lui demandant que cela cesse. Toutes les anciennes Premières dames des Etats-Unis ont dit à l’unisson leur horreur de voir où ce président faisait tomber l’Amérique.

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Les évangélistes, ces protestants intégristes qui avaient massivement voté pour lui, se sont distancés de cette infamie qu’aucun chrétien ne pourrait approuver et, de peur de perdre là les voix, les quelques voix parfois, qui leur permettraient de gagner, les candidats républicains aux élections de novembre ont tous marqué leur réprobation de la Maison-Blanche.

Cet homme était allé trop loin. A prendre en otages quelque 2 300 enfants pour décourager des familles d’essayer de trouver refuge aux Etats-Unis et imposer au Congrès la construction d’un mur à la frontière mexicaine en échange de la libération de ces innocents il ne pouvait que devoir reculer et perdre après avoir suscité l’opprobre et l’effroi. 

Alors, disons les choses. 

Cet homme, Donald Trump, est répugnant, totalement répugnant, car il y a une immense différence, profonde, radicale, entre des politiques que l’on peut juger aberrantes et dangereuses, sur la Corée du Nord, le protectionnisme ou l’Alliance atlantique, et cet absolu déni d’humanité qu’est ce geste révoltant et intolérable par lequel on arrache un enfant à sa mère. 

Le reste… Cela prête à débat. Ça se discute. Tout se discute, mais ça, non ! Trois fois non car si l’on admet cela, si l’on ne hurle pas d’indignation, alors on admet tout car enfin, s’il s’agit d’efficacité, de dissuasion radicale et définitive, M. le Président, pourquoi ne pas tuer ces enfants puisque, disons-le, réfléchissez-y, envisagez la chose, cela serait encore plus dissuasif et oui, disons-le cela marcherait car ces migrants, M. Trump, dont vous faites des virus appartiennent, eux, au genre humain.

Voilà. Tout est dit. Pardon de n’être pas distancé, analytique et froid mais comme cette journaliste américaine qui a, hier, fondu en larmes en rendant compte de cela, j’aurais honte de ne pas appeler un chat, un chat et M. Trump, ce que vous savez. Si, si vous le savez : le contraire de cette Amérique humaine et décente qu’il a si profondément défigurée et révoltée.  

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