Le nouveau premier ministre a-t-il voté "non" au traité constitutionnel européen ?
Ecoutez ce qu’en disait Arnaud Montebourg, mardi dernier sur France Inter, invité de Patrick Cohen
Le cinq sept 2013 - BOB 2/4 Grand angle Vrai/faux Valls et traité européen
15 sec
Selon Arnaud Montebourg, Manuel Vals a fait campagne contre le traité européen. Vrai ou faux ?
C’est à la fois vrai et faux.
Ce qui est vrai c’est que Manuel Valls a bel et bien milité pour le " non". En tout cas dans un premier temps. Vous vous en souvenez peut-être : en 2004, le Parti socialiste est très divisé sur la question du Traité constitutionnel européen. Un référendum interne est organisé et Manuel Valls a très clairement fait campagne contre ce Traité européen au nom du lien que la gauche doit renouer avec les couches populaires. Il dénonce un "Oui" de résignation, il brandit l’entrée de la Turquie, la directive Bolkestein. Pour Arnaud Montebourg, à l’époque, Manuel Valls est même "la révélation de la campagne pour le Non". Au final, il est mis en minorité par les militants qui votent à 59% pour le "Oui", et il est mis à l’écart de la direction du PS par François Hollande.
Ce qui est faux, c'est qu'au final, Manuel Valls a voté contre le traité européen. Car après ce vote des militants, Manuel Valls rentre dans le rang : il appelle publiquement à voter "Oui". Face au risque de crise politique, il choisit la volte-face.
Une volte face, qui lui vaut même une nomination au prix de l’humour politique en 2005 pour cette phrase : « j’étais partisan du "Non", mais face à la montée du "Non", je vote "Oui". » Il milite pour le "Oui" même si, on le sent bien dans cette interview accordé en février 2005 à France Inter, le député maire d’Evry n’est pas totalement convaincu :
Le cinq sept 2013 - SON VALLS Grand angle Vrai/faux Valls et traité européen
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Près de 10 ans plus tard, on notera que l’Europe n’est pas une priorité du gouvernement de Manuel Valls.
Contrairement au précédent, aucun ministère de plein exercice ne sera consacré aux questions européennes. A moins de six semaines d’un scrutin européen qui s’annonce compliqué.
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