Quand la musique soigne les plantes

De la musique pour les pommiers
De la musique pour les pommiers ©Getty - 	Geography Photos
De la musique pour les pommiers ©Getty - Geography Photos
De la musique pour les pommiers ©Getty - Geography Photos
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Et si la musique aidait à soigner les plantes ? Quelques notes bien choisies pourraient permettre à certaines cultures de résister à des maladies, de se protéger de la sécheresse ou encore de mieux grandir.

Peut-être une piste intéressante au lendemain de la publication par le gouvernement de son plan pour réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques. Sur la base de la découverte brevetée d'un physicien, une société françaises développe une méthode un peu spéciale basée sur la diffusion d'une musique aux plantes. Et à en croire ses clients, cela marche. 

Au milieu des 12 hectares de pommiers en fleurs de la ferme de Gally, à Bailly dans les Yvelines, se cache un invité surprise : une boîte à musique. Julien Cador est arboriculteur à la ferme de Gally explique que "tous les matins une mélodie résonne dans le verger, à l'ouïe, c'est comme une musique, mais finalement c'est une succession de notes qui stimule l'arbre"

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Cela stimule les protéines des plantes. Mais pour cela, il faut leur jouer un morceau bien spécial, concocté par la société Génodics, pour qui travaille Victor Prévost, ingénieur en biologie. 

On peut imaginer une protéine, une molécule qui est comme un collier de perles, elle est faite de plusieurs sous-unités qu'on appelle des acides aminés, on peut attribuer une fréquence à chaque sous-unité. Cette fréquence est ensuite transposée à une échelle audible et la réception de ce message vise à stimuler la réception de tel ou tel élément de défense de la plante. 

Chaque protéine a sa structure, chaque pathologie a donc sa mélodie, sa partition. L'idée ici, c'est d'aider les pommiers à se défendre contre la tavelure, une maladie causée par un champignon. Et trois ans après les premiers tests dans ses vergers, Didier Barret, le responsable de la production agricole de la ferme de Gally, commence à voir des différences. 

"Lorsqu'on a une très grosse pression évidente de tavelure on intervient avec des produits curatifs, mais le reste du temps, on fait l'impasse, donc on divise par quatre ou cinq le nombre d'interventions contre cette tavelure__. 

Didier Barret le reconnaît, aujourd'hui il ne se vante pas beaucoup par rapport à cette expérimentation "parce que même dans le milieu professionnel, c'est un peu farfelu, pas très crédible". 

Quand on dit à des arboriculteurs qu'on a mis une boîte à musique pour diminuer la pression de tavelure, ils nous regardent d'un air amusé. Sauf qu'on va commencer à pouvoir leur dire qu'il y a peut-être quelque chose d'intéressant à faire.

Sans être la réponse miracle, la stimulation des plantes par la musique pourrait s'insérer dans mélange de solutions. Des chercheurs en biologie de l'université de Cergy-Pontoise cherchent à mesurer scientifiquement les effets de la méthode. Et leurs " premiers résultats semblent probants".  Ils devraient d'ailleurs bientôt faire l'objet d'une publication scientifique.

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