À l'occasion de la journée spéciale que France Inter consacre pour veiller à la sauvegarde de la culture qui se bat pour survivre en ces temps de confinement, on se demande comment éviter le marasme culturel, assurer la survie de la culture face à la crise ? On s'intéresse dans un premier temps au au théâtre.
Édition spéciale de Grand bien vous Fasse à l'occasion de la journée France Inter spéciale consacrée à la sauvegarde de la culture en ces temps de confinement :
Culture, l’état d’urgence : le cas du théâtre
La culture est ce grand corps malade du confinement au bord de l’asphyxie et de la paralysie, mais qui se bat pour éviter un enterrement sans fleurs ni couronne si des décisions publiques et politiques fortes ne sont pas prises immédiatement.
France Inter sonne le tocsin et se mobilise tout au long de la journée car la culture ne veut devenir un cadavre que l’on abandonne au bord du chemin.
La culture, c'est ce grand corps vibrant qu’il faut soutenir de toutes nos forces. Il s’agit de l’oxygène, du cœur battant, de l’âme de nos imaginaires et de nos démocraties…
Pendant, cette première heure, nous donnons la parole à ceux qui font le théâtre français, en danger dans les semaines, les mois qui viennent, si rien n’est fait… Avec des structures qui risquent le dépôt de bilan, des festivals annulés par milliers, des spectacles qui ne verront peut-être jamais le jour, des intermittents au bord du gouffre, des théâtres qui pourraient définitivement fermer.
Quelles sont les perspectives, les combats à mener, les propositions, les solutions, comment anticiper la suite ?
Faudra-t-il instaurer un New deal de la Culture à l’image de celui élaboré par le Président Roosevelt pendant la Grande Dépression (un plan qui sauva les artistes américains après la crise de 1929) ?
Et vous, chers auditeurs, vous serez partie prenante dans les mois qui viennent. Retournerez-vous au théâtre quand cela sera possible ? Si oui, dans quelle condition ?Que vous soyez comédiennes, comédiens, metteurs en scène, régisseurs, costumière, décorateur, techniciens, auteurs, directeur de théâtre, quelque soit la taille de votre structure n’hésitez pas à nous appeler. N’hésitez pas à partager l’importance vitale du théâtre dans vos existences.
Vos témoignages, vos propositions au 01 45 24 7000
- Avec nous, Anna Sigalevitch que vous écoutez le week-end sur cette antenne, dans Classic & Co :
"Oxygène, coeur battant, ce sont des mots qui correspondent particulièrement, je pense, à ce qu'on peut ressentir au théâtre. C'est l'art le plus artisanal, le plus direct, le plus immédiat aussi dans l'échange. Prendre place dans une salle, entouré par d'autres spectateurs, souvent dans une certaine promiscuité, et avec lesquels on partage l'émotion charnelle ressentie face à des artistes qui s'offrent en direct, sans filtre, au public, ça a quelque chose d'unique. Le théâtre peut nous divertir, nous faire penser, rêver, les trois parfois. Il a quelque chose de fédérateur , de réconfortant aussi, il nous ramène à l'enfant qu'on était, auquel on racontait des histoires.
Ce silence forcé des théâtres, aujourd'hui, crée un manque terrible, et sa fonction essentielle, vitale, apparaît plus que jamais
1 . Le monde du théâtre durant la crise
- Jeanne Balibar, comédienne, à l’origine de la pétition dans le Monde : « Monsieur le Président, cet oubli de l’art, repensez le »
- Nicolas Bouchaud, comédien
2. Le monde du théâtre au coeur de la crise
- Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond Point, metteur en scène
- Olivier Mantei, directeur de l'Opéra comique et co directeur des Bouffes du Nord
- Jean Robert-Charrier, directeur du théâtre de la Porte Saint Martin
3. Le témoignage de plusieurs comédiens ( Seconde partie d'émission)
- Alex Vizorek, humoriste
- Nora Hamzawi, humoriste
- Mathilda May, comédienne et metteur en scène
- Vincent Dedienne, acteur, humoriste, metteur en scène
- Mathieu Cabiac, comédien, un des associés de la SCOP du Théâtre El Duende
4. "Sur la nécessité de réouvrir le théâtre pour le bien public"
Stanislas Nordey est comédien, metteur en scène, directeur du Théâtre national de Strasbourg et estime qu'il est indispensable de continuer de proposer de la matière au public et d'inventer s'il le faut un nouveau rapport entre le théâtre et le public :
"L'important, c'est que le théâtre et la culture continuent à vivre, que les gens continuent à écrire, à penser. La question du lien essentielle si je m'en refère à l'école que je dirige. Il faut garder une continuité pédagogique avec tous nos étudiants. Il faut qu'on prépare demain, qu'on se remette aujourd'hui à fabriquer, pour que dans les mois qui arrivent il y ait des choses dans les salles. Certes, on travaille beaucoup plus en temps de confinement mais il faut garder le lien.
Le lien numérique n'est pas suffisant, il faut pouvoir réouvrir les théâtres
Il faut aussi nous faire confiance. Une équipe de théâtre qui répète, ce sont des gens qui sont responsables, qui ne vont pas prendre de risque. Il faut simplement adapter les répétitions. Les acteurs s'habilleront eux-mêmes.
On peut inventer énormément de choses qui permettent de continuer à produire
Il faut pouvoir se remettre au travail, il faut nous le permettre, nous y inciter
Julie Deliquet, directrice du théâtre Gérard Philippe à Saint Denis, metteure en scène et fondatrice du collectif In vitro :
"Être confronté à un public masqué, ça ne me parait pas du tout impossible à partir du moment où le public sait ce qu'il lui arrive et que le temps présent est partagé. C'est ça aussi qui va faire que la société va se relever. Certes, le rapport au public et le propre de notre métier va changer et ce nouveau code sanitaire peut paradoxalement nous mettre plus en complicité avec le public : un personnage va agir différemment avec le public dans le respect des gestes barrières".
On sera beaucoup plus fort ensemble. Il faut faire confiance à nos structures et à tous les artistes pour être inventif, s'adapter, transformer le théâtre
Olivier Mantei, directeur de l'Opéra comique et co directeur des Bouffes du Nord :
"Il est primordial qu'on rétablisse, un lien civique entre le spectateur et l'artiste. Il ne faut pas apprendre à vivre sans le spectacle vivant. Il y a des cas où ça ne sera pas possible, mais en tous les cas, il faut restaurer ce lien. La culture gratuite via le numérique c'est formidable et merveilleux mais attention, la culture a un prix, elle a un coût et nous devons le plus vite possible réengager du personnel".
La suite à écouter...
Programmation musicale
- 09h29
Revival - 09h42
Où est passée ton âme ? La FelineOù est passée ton âme ?Agnes Gayraud
Album Vie future (2019)Label KWAIDAN
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