Comment bien choisir son psy et sa thérapie ?

Comment bien choisir son psy ?
Comment bien choisir son psy ? ©Getty - Fiordaliso
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Comment bien choisir son psy ? ©Getty - Fiordaliso
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Pas toujours facile de choisir une thérapie... Les invités de l'émission nous aident à y voir plus clair.

Vous vous y perdez peut être entre les psychiatres, les psychanalystes, les psychologues… Sans compter les thérapeutes de toutes obédiences…

Comment choisir sa thérapie, la bonne thérapie, fiable et solide… Quelles sont les avantages et limites des thérapies cognitives et comportementales, de l’EMDR, des thérapies de couple, des thérapies existentielles ou de la gestalt-thérapie… Et puis comment choisir le bon thérapeute, quelles sont les bonnes questions à se poser avant de consulter, et sur quel critère le choisir ?

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Nos expertes vous feront pénétrer dans les coulisses de leurs cabinets…

Comment choisir la psychothérapie ?

Pour Catherine La Psy, psychologue, consulter ce n'est pas tout à fait pareil que parler à un ami. Les psys sont formés, ont des techniques particulières, des méthodes. Ils font plus que donner des bons conseils.

La psychologie est une science et la psychothérapie est un traitement de pathologies, de souffrance et de symptômes. Les psychothérapies se fondent sur des moyens psychologiques. Il existe des centaines d'approches qui se basent sur des corpus théoriques très divers. De quoi s'y perdre quand on souhaite entreprendre une psychothérapie...

L'Inserm, dans un rapport mené en 2004 sur la question de l'évaluation des psychothérapies, retient cette définition : "La psychothérapie est un ensemble de méthodes psychologiques dont le but est de soulager la souffrance dans un cadre contractuel." Pour les invités, le cadre contractuel est important.

Quelle est la différence entre un psychologue clinicien, un psychanalyste et un psychiatre ? Catherine La Psy explique que les psychiatres ont étudié à la fac de médecine. Ils ont d'abord fait des études de médecine et après une spécialité en psychiatrie. Ils sont médecins et peuvent prescrire. Les psychologues, eux, ont étudié à la fac de psychologie, qui est alors assez disparate. Les domaines sont plus ou moins scientifiques en fonction des cursus, qui ne sont pas tous harmonisés. Et le psychanalyste, c'est quelqu'un qui n'a pas forcément fait ces études-là, mais qui a fait un certain nombre de choses dans une sorte d'école de psychanalyse. Donc il est reconnu par ses pairs comme étant compétent dans cette approche. La psychanalyse étant une approche particulière.

Dans son livre, Bienvenue chez la psy, choisissez facilement la thérapie qui vous convient, Catherine la Psy explore 22 types de psychothérapies.

Dans les psychothérapies humanistes, contrairement à d'autres pratiques psychothérapeutiques, le thérapeute humaniste ne doit pas se montrer vierge de toute expérience, se montrer impersonnel ou dénué de réaction. Le dévoilement de soi du thérapeute favoriserait ce qu'on appelle l'alliance thérapeutique. C'est se sentir bien, suffisamment bien pour pouvoir dire ce qu'on a à dire. Régulièrement, dans l'histoire des patients, il y a des choses qui leur font honte et qu'ils n'osent pas dire donc il faut qu'ils aient suffisamment confiance pour pouvoir les dire sans penser qu'ils vont être jugés. Et puis aussi sentir qu'avec ce qu'ils disent et ce qu'ils font, le ou la thérapeute les comprend et a quelque chose à leur proposer pour que ça puisse changer.

La thérapie existentielle est inspirée de la philosophie existentielle. Le patient est amené à se poser des questions existentielles. Il s'agit d'interroger de grandes questions comme pourquoi on est là, le sens de la vie, la mort pour, in fine, accepter tout ça.

Les TCC, les thérapies cognitivo-comportementales, sont des thérapies brèves, centrées sur le problème actuel du patient. C'est une procédure très codifiée. Quelqu'un qui a peur des souris ou des araignées par exemple pourra suivre une TTC.

À la fin de l'émission, il est également question d'EMDR, technique très en vogue en France, basée sur un retraitement de l'information par les mouvements oculaires, notamment. Cette technique repose sur des stimulations sensorielles, lumières ou tapotements spécifiquement administrées. Et sous l'effet de ces stimulations, le corps générerait des substances chimiques agissant sur les structures cérébrales impliquées dans les traumatismes.

En ce qui concerne la psychanalyse, c'est complexe car il y a beaucoup d'écoles différentes. Catherine la Psy en parle aussi dans son livre : "Je décris une séance de psychothérapie d'orientation analytique que j'ai fait relire par une collègue qui pratique cette approche-là parce que ce n'est pas mon cas. Je dirais qu'il faut aussi une capacité à faire des liens soi-même parce que si on est vraiment allongé et qu'on est avec quelqu'un qui ne fait pas beaucoup de feedback et qui ne vous aide pas à ce qu'on appelle 'élaborer' en psychanalyse, il va falloir quand même avoir cette capacité-là. Et pour le coup, ce n'est pas forcément le cas de tout le monde."

La psychologue recommande de choisir un ou une thérapeute, avant un type de thérapie : "Mon discours, c'est de dire : choisissez vraiment quelqu'un avec qui vous vous sentez bien. Des études montrent que déjà l'alliance thérapeutique est, selon les études, presque 40 % de la réussite d'une thérapie."

De qui faut-il se méfier ?

Comment détecter les pratiques dangereuses, les dérives sectaires ? L'on sait aujourd'hui que de nombreuses sectes surfent sur le marché du mal-être et du malaise existentiel. La Miviludes fait des signalements très réguliers.

Pour Catherine La Psy, si l'on ne se sent pas en sécurité, c'est le premier signe qui doit alerter. Pour Sylvie Wieviorka, médecin psychiatre, si quelqu'un promet la guérison à 100%, c'est aussi un signe. Mais il faut aussi s'alerter sur la fréquence des séances, comme elle l'explique : "Il faut se dire que tout ce qui est hors du bon sens, ça doit alerter. Des tarifs prohibitifs, ou des fréquences de séances excessives. Il faut pouvoir avoir une vie en dehors de la thérapie, et une liberté. Et c'est ce que vous amenez de votre vie dans la thérapie aussi qui va la nourrir. Donc, si vous êtes en thérapie cinq jours par semaine et que tout votre argent passe là-dedans, vous ne pouvez rien faire d'autre. Ce n'est pas raisonnable."

Aurélia Schneider, neuro-psychiatre, ajoute que la réputation, le bouche à oreille, sont des éléments qui peuvent être pris en compte.

Sylvie Wieviorka est critique à l'égard du développement personnel : "Je pense que chacun se débrouille comme il peut et va où il veut. Je n'ai pas de souci avec ça, mais c'est l'idéologie du développement personnel qui me pose problème, c'est à dire l'idée que chacun d'entre nous. Lui dire Tu as un potentiel extraordinaire. C'est hélas pas vrai. Les gens ont plus de potentiel que d'autres et je veux te dire comment le développer. Et puis de faire de l'objectif de la vie d'être riche et heureux. Je pense qu'il y a quand même un problème de fond très très important. C'est cette chose là. Et puis, pour moi, le développement personnel, il y a un aspect marketing. C'est plus pour enrichir ce qu'ils promeuvent que pour aider les gens, d'après moi.

Qui choisir ?

Il faut comme le dit Sylvie Wieviorka que le ou la thérapeute soit fiable, sur les horaires par exemple, ou sur l'attention qu'il vous porte. Il y a un certain nombre de messages qui peuvent donner des indices.

Ensuite, il faut avoir confiance en lui. Mais c'est un processus qui va se construire entre le patient et le ou la thérapeute au fil des séances.

Pour en savoir plus, écoutez l'émission...

Les invités

Dr Sylvie Wieviorka, médecin psychiatre, praticien hospitalier honoraire, récemment retraitée, autrice, elle a effectué toute sa carrière dans le cadre du service public, tantôt dans des services de psychiatrie générale, en Picardie et en Région Parisienne, puis comme Directrice d’un centre parisien spécialisé dans le traitement des pathologies addictives. Elle a en outre développé une activité de formatrice en psychothérapie familiale systémique. Elle a enseigné la psychopathologie pendant 6 ans à l’Université Paris 8.

📖  Auteure de "Dans la tête de ma psy - Et comment choisir le sien" (humenSciences, Janvier 2021).

Dr Aurélia Schneider, neuro-psychiatre à Paris. Spécialiste en psychothérapies comportementales et cognitives. Autrice.

Catherine la Psy, psychologue clinicienne spécialisée en psychotraumatologie et thérapies relationnelles.

▶︎  Son site Catherine la psy.
▶︎  Son compte Insta
▶︎  Sa chaîne YouTube

📖  Auteure de "Bienvenue chez le psy ! - Choisissez facilement la thérapie qui vous convient" (Dessins de Psyimage), De Boeck Supérieur, octobre 2022).

L'inconscient
54 min

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