

A B C D E... Que veulent vraiment dire ces lettres ? Vous est-il déjà arrivé de reposer ce paquet de biscuit bio qui avait l’air tellement sain et qui affichait tout de même un C ou un D coloré sur son emballage ? L’avez-vous tout de même acheté avec une pointe de culpabilité ?
Coup de projecteur sur le nutri-score, cet étiquetage nutritionnel qui classe les aliments du vert au rouge et de A à E : du très bon au moins bon sur le plan de la santé
Un étiquetage qui fournit une information immédiatement compréhensible aux consommateurs, sur des bases scientifiques…. Nous verrons comment fonctionne ce classement des aliments mis au point par le Programme National Nutrition Santé, à qui l’on doit le slogan fameux 5 fruits et légumes par jour.
Fondé sur des bases scientifiques, nous vous expliquerons les bienfaits du nutri-score, ses limites, ses alternatives, les diverses tentatives des lobbys agro-alimentaires pour qu’il ne voit jamais le jour. Des embûches qui n’empêchent pas aujourd’hui les consommateurs de bénéficier d’un repère fiable pour manger le plus sainement possible et de prévenir certaines maladies chroniques…
Retrouvez ci-dessous des extraits de l'émission
Qu’est-ce que le nutri-score ?
Serge Hercberg, son inventeur, explique : « C’est un indicateur qui traduit les données figurant sur les tableaux nutritionnels à l'arrière des emballages. Ils sont souvent incompréhensibles, avec beaucoup de chiffres, des pourcentages, des colonnes avec des termes ésotériques…
Le nutri-score se propose de donner sous la forme d'un indicateur synthétique coloré sur la face avant des emballages des aliments, des codes allant du vert au rouge, avec des notes de 1 à 5 des pastilles de couleur qui permettent d'un simple coup d'œil au consommateur de saisir la composition nutritionnelle de l'aliment et surtout, de pouvoir comparer les aliments entre eux. »
Le médecin Arnaud Cocaul précise : « Il permet de comparer des aliments de la même gamme et non pas des aliments de gammes différentes. Par exemple : on ne compare pas de l'huile avec des céréales ou de la pâte à tartiner. Petit bémol : il donne ses indications pour 100 g or la notion de portion en nutrition est importante. »
Le nutri-score, un indicateur né malgré des tentatives de désinformation
Serge Hercberg se souvient : « Des lobbys se sont mobilisés contre ce nutri-score pendant des années. Il y a eu des manœuvres, des manipulations, des pressions politiques, de l'instrumentalisation, des réunions secrètes… C’est vraiment une histoire assez rocambolesque ! Tout ça pour empêcher, ou repousser, la sortie du nutri-score. »
Pourquoi ? Serge Hercberg explique : « Les arguments sont toujours les mêmes contre les nutritionnistes de Santé publique. On essaye de nous faire passer pour des hygiénistes liberticides. Nous sommes vus comme des empêcheurs de consommer en rond. Comme si le consommateur était souverain, comme s'il n'y avait pas de publicité qui pousse à consommer des aliments particulièrement gras, sucrés ou salés ! »
A quoi sert ce nutri-score ?
Serge Hercberg : « L'objectif est de permettre au consommateur d'orienter ses choix, s'il le souhaite, vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle. »
Arnaud Cocaul ajoute : « Il ne s’applique que pour les produits transformés, ultra transformés. Il n’implique pas les cinq fruits et légumes dont on vante les mérites. C'est vers cela qu'il faut aller : une nourriture plus brute et la moins transformée possible. »
Quelles sont les bases scientifiques du nutri-score ?
Serge Hercberg : « Le nutri-score repose sur un algorithme qui prend en considération à la fois les éléments nutritionnels favorables ou défavorables à la santé.
Parmi les aliments défavorables :
- le gras,
- les graisses saturées,
- le sucre,
- le sel,
- les calories par 100 grammes.
Les éléments plutôt favorables sont :
- le pourcentage d’un aliment de fruits et légumes,
- les fibres,
- les protéines,
- les légumes secs,
- le pourcentage d'huile d'olive…
Tout ceci combiné donne une note globale qui s’appuie sur des tableaux scientifiques robustes venant de l'Université d'Oxford, de recherche de l'Inserm en France, ou d’autres pays.
Le nutri-score a été validé par le Haut conseil de la santé publique. Et plus d'une cinquantaine de travaux scientifiques ont montré son intérêt et son efficacité. »
La suite est à écouter ….
avec :
Serge Hercberg : Epidémiologiste de la nutrition. Professeur à la faculté de Médecine Universitaire Sorbonne Paris Nord, département de santé publique Hôpital Avicenne. Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle Inserm/Inra/Cnam/UP13. Concepteur et président du Programme National Nutrition-Santé (PNNS). Directeur depuis 2001 de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN) (Inserm/Inra/Cnam/Paris13), coordinateur de l’étude Nutrinet-Santé, qui constitue l’une des plus vastes initiatives autour de l’évaluation des comportements alimentaires qui étudier les relations entre la nutrition et la santé à l’origine du précepte « 5 fruits et légumes, et trente minutes d’activité physique par jour » et le père du logo « Nutri-score », fruit d’un long combat contre le lobbying agroalimentaire.
C’est un système à cinq couleurs développé par l’EREN dont le but : est d’informer les consommateurs en un coup d’œil sur la valeur nutritionnelle des aliments. Il participe à l’élaboration des « politiques de santé publique » ; il est promoteur d’une politique visant à améliorer la santé en agissant sur un déterminant majeur qu’est l'alimentation. Il peut être qualifié de « nutritionniste de santé publique » qui s’appuie sur de la recherche pour comprendre les relations Nutrition-santé. Livre : « Mange et Tais-toi », Humensciences, 9 février 2022. Décrit par lui-même comme étant : « Un livre témoignage racontant « vus de l’intérieur » quelques pans de l’histoire de la recherche et de la santé publique dans le champ de la nutrition (dont Nutri-score) de ces 40 dernières années. Les droits d’auteurs sont reversés à des fondations). »
Arnaud Cocaul : Médecin nutritionniste spécialisé dans les troubles de l’obésité, le traitement du surpoids et des troubles du comportement alimentaire. Travaille au Centre des Gobelins, un cabinet libéral et en clinique diététique à Villecresnes en banlieue parisienne. Auteur de plusieurs livres de vulgarisation médicale autour de la nutrition dont : Livre : « Bye bye maux de ventre : Des recettes qui prennent soin de votre intestin », Flammarion, 2018.
Chronique :
- Adrian Chaboche, Médecin spécialiste en approche globale et intégrative pour la chronique « Alors Voilà »
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