

Comment motiver les enfants à l'école?
Leur donner l’envie d’avoir envie comme disait Johnny Hallyday. Leur donner l’envie d’apprendre. Encourager leur motivation. Allumer le feu de leur curiosité. Susciter leur intérêt.
Comment les enthousiasmer pour des matières qui les intéressent modérément ?
Comment expliquer que certains enfants éprouvent une joie sans pareille à l’idée d’aller à l’école ?
Alors que d’autres traînent les pieds, avec au mieux une indifférence polie pour les cours. Et au pire un ennui abyssal, qui peut conduire à un décrochage scolaire. Pourquoi certains professeurs savent susciter la curiosité de leurs élèves ?
Je me souviens de M. Santamaria qui avait le don de nous faire aimer l’économie, Adam Smith, Schumpeter, Ricardo et compagnie comme s’il s’agissait des Trois Mousquetaires !
Pour évoquer le sujet, Ali Rebeihi reçoit :
- Jean-Luc Aubert : psychologue, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent. Il est également conférencier et, ponctuellement, chroniqueur radio ou télévision. Il a créé récemment une chaîne YouTube « Questions de psy » où il aborde tous les sujets concernant l’éducation, la famille, les enfants, les adolescents. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont " Comment motiver son enfant à l'école, lui (re)donner envie d'avoir envie" (Ed. Odile Jacob, Août 2021)
- Didier Pleux : docteur en psychologie du développement, psychologue clinicien, psychothérapeute et auteur de Comment échapper à la dictature du cerveau reptilien" (Ed.Odile Jacob, avril 2021)
- Cécile Lavaire : enseignante et coordinatrice pour cette année scolaire de l'école Vitruve une école publique un peu particulière qui fait partie de la Fédération des établissements scolaires publics innovants
Egalement à l'antenne : la chronique de Gwenaëlle Boulet, rédactrice en chef d'Astrapi
Extraits de l'émission
Mauvaise nouvelle : l'envie d'apprendre dépend beaucoup des parents
Toujours selon Jean-Luc Aubert : "Pour avoir envie d'apprendre, tout dépend de l'accompagnement du besoin naturel d'apprendre de l'enfant. Prenons le langage. Le bébé dans son berceau fait un certain nombre de bruits avec sa bouche. Puis cette fameuse pulsion épistémique le pousse naturellement à prononcer quelques mots... Si le parent, dès le départ, parle au bébé dans son berceau, et si ensuite, il lui répond, l'accompagne, le bébé va avoir du plaisir à parler et va vouloir maitriser le langage."
Mais être un parent imparfait est bon aussi
Jean-Luc Aubert : "Il faut accompagner globalement l'enfant dans sa pulsion épistémologique. Il peut y avoir des faiblesses, des tensions, des énervements : ce n'est pas gênant, au contraire. Cela participe aussi de l'éducation. Éduquer l'enfant à nos fragilités, c'est aussi le préparer à se confronter à la société ultérieurement."
Cinq atouts sont nécessaires pour être préparé à apprendre à l’école selon le psychologue Jean-Luc Aubert :
- Etre motivé : la motivation est moteur puissant qui donne l’énergie nécessaire pour s’investir dans les apprentissages.
- Etre disponible psychiquement : ne pas avoir son énergie psychique mobilisée par des soucis conscients ou inconscients
- Avoir quelques atouts culturels au préalable comme le langage, très important en maternelle
- Posséder un minimum d'atouts cognitifs (qui peuvent être mesurés par le QI)
- Avoir une capacité minimale à faire des efforts
Quelques conseils :
Cultiver la frustration
Didier Pleux : "On ne peut pas s'appuyer que sur le plaisir. Les neurosciences nous enseignent que c'est le principal moteur de l'humain. Et que dès qu'il est confronté à une quelconque frustration, il n'avance plus. Donc pour donner l'envier d'apprendre à l'enfant, il va falloir l'aider à cultiver la frustration."
Cultiver le jeu
Jean-Luc Aubert explique : "La première des activités a faire pratiquer à l'enfant pour apprendre, c'est le jeu. Fort heureusement, tous les enfants aiment jouer. La pulsion épistémologique le pousse à travers le jeu à faire un certain nombre de gestes, d'activités et d'interactions. Il faut, bien sûr, veiller à ce que ces activités soient adaptées à son âge. Par des jeux éducatifs, des jeux de société, des jeux psychomoteurs, des jeux divers et variés, des jeux de société.... l'enfant développe sa capacité d'apprentissage et d'autonomie."
Ne pas faire à la place de l'enfant
Cécile Lavaire : "Si on ne connait pas une réponse à la question d'un enfant, on a le droit de dire qu'on ne sait pas. Et le mieux est de l'aider à trouver lui-même la réponse. Le principal étant de s’intéresser à sa question. Le tout en fonction de son âge bien sûr."
Trouver une "personne ressource"
Gwenaëlle Boulet : "Plutôt que de dire : "La mécanique, moi, j'y connais rien du tout et franchement cela ne m'intéresse pas", on peut aller chercher des personnes ressources, un grand-père, un oncle qui lui s'y connait et va pouvoir partager cette passion. L'enfant va pouvoir recevoir des choses qu'il n'a pas à l'école"
Donner un but, un sens aux apprentissages
Didier Pleux : "Quand les enfants sont plus grands, il faut l'interroger sur son but professionnel et faire un lien avec les notions à maîtriser pour y parvenir."
et aussi :
- Laisser le temps aux enfants d'apprendre, ils ne vont pas tous au même rythme
- Faire confiance
- Dédramatiser
Laissez-nous une note vocale
Mode d'emploi : téléchargez l'application (gratuite) France Inter si vous ne l'avez pas encore > allez à la page programmes > émission "Grand Bien Vous Fasse" > cliquez sur le bouton "laisser une note vocale" (ou sur ce lien directement). On vous demandera de vous identifier, puis d'enregistrer votre message (que vous pourrez écouter et/ou refaire avant de l'envoyer).
Demain, on se demande s’il y a vraiment davantage de surdoué chez nos enfants ? On les appelle aussi enfant précoce, enfant à haut potentiel intellectuel ou encore zèbre… Je n’arrête pas de croiser des parents qui me parlent des capacités exceptionnelles de leurs progénitures !
N’hésitez pas à témoigner dès maintenant en laissant une note vocale ou un message sur l’appli France Inter…
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