Nouvelle-Calédonie, le passé revient

Forçats au travail sur l'île aux Pins près de Nouméa en Nouvelle-Calédonie entre 1872 et 1880.
Forçats au travail sur l'île aux Pins près de Nouméa en Nouvelle-Calédonie entre 1872 et 1880. ©Getty - Keystone-France / Gamma-Keystone
Forçats au travail sur l'île aux Pins près de Nouméa en Nouvelle-Calédonie entre 1872 et 1880. ©Getty - Keystone-France / Gamma-Keystone
Forçats au travail sur l'île aux Pins près de Nouméa en Nouvelle-Calédonie entre 1872 et 1880. ©Getty - Keystone-France / Gamma-Keystone
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La troisième consultation prévue par les accords de Nouméa en 1998 a eu lieu. Dans le préambule de ces accords, on lit ceci : « Le passé a été le temps de la colonisation. Le présent est le temps du partage, par le rééquilibrage. L’avenir doit être le temps de l’identité, dans un destin commun ».

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Nous sommes le dimanche 12 décembre 2021, et dans moins de quarante minutes, il sera minuit à Nouméa. Mais au moment où nous enregistrons cette émission, quatre jours avant, nous ne connaissons ni l’issue, ni même le déroulement du référendum d’autodétermination de la Nouvelle Calédonie. 

Celui-ci est la troisième des consultations prévues par les accords de Nouméa en 1998, dans le préambule desquels on lit ceci : « Le passé a été le temps de la colonisation. Le présent est le temps du partage, par le rééquilibrage. L’avenir doit être le temps de l’identité, dans un destin commun ». 

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Nous parlerons aujourd’hui du passé de la Nouvelle Calédonie. Mais ce passé, voyez comme il pèse et s’attarde, et combien il est difficile, en somme, de sortir d’une situation coloniale pour faire société. Le témoignage que vous avez entendu est un extrait du disque accompagnant Les sanglots de l’aigle pêcheur, livre somptueux évoquant la révolte kanake de 1917, dont le souvenir a ressurgi au moment des affrontements violents des années 1980 — nous aurons à en reparler.

Et si le passé ressurgit, ce n’est pas celui d’une identité immuable car vous l’avez entendu, celle-ci est toujours à construire. « L’identité est devant nous » avait coutume de rappeler Jean-Marie Tjibaou, grande figure du nationalisme kanak, mort assassiné en 1989. C’est pour parler de ce mouvement historique, sans cesse contrarié, sans cesse relancé, que nous accueillons aujourd’hui l’historienne Isabelle Merle, que rejoindront les deux sociétaires du jour, Adila Bennedejaï-Zou et Pap Ndiaye. C’est maintenant sur Histoire de.

BIBLIOGRAPHIE

  • Isabelle Merle, Expériences Coloniales. La Nouvelle-Calédonie. 1853-1920, Paris, Belin, 1995, rééd. Toulouse, Anacharsis, 2020.
  • Isabelle Merle et Adrian Muckle, L’indigénat. Genèses dans l’empire français. Pratiques en Nouvelle Calédonie, Paris, CNRS Editions, 2019.
  • Michel Millet, 1878. Carnets de campagne en Nouvelle-Calédonie, Toulouse, Anacharsis, 2013.
  • Michel Naepels, Conjurer la guerre. Violence et pouvoir à Houaïlou (Nouvelle-Calédonie), Paris, éditions de l’EHESS, 2013.
  • Alban Bensa, Kacué Yvon Goromoedo, Adrian Muckle, Les sanglots de l’aigle pêcheur. Nouvelle-Calédonie : la Guerre kanak 1917, Toulouse, Anacharsis, 2015.
  • Alban Bensa, La fin de l’exotisme. Essais d’anthropologie critique, Toulouse, Anacharsis, 2006.
  • Pierre Benetti et Tiphaine Samoyault, « Savant et engagé : Alban Bensa (1948-2021) », En attendant Nadeau, https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/10/14/hommage-alban-bensa/

Sur les kabyles de Nouvelle-Calédonie

      Mehdi Lallaou, Kabyles du pacifique, Alternatives, 1994