Changement climatique : les banques françaises s'organisent mais peuvent bien mieux faire

Le saviez-vous ? Lorsque vous laissez 1000 € sur un livret A, la banque prête ou place cet argent dans des activités qui augmentent significativement votre empreinte carbone.
Le saviez-vous ? Lorsque vous laissez 1000 € sur un livret A, la banque prête ou place cet argent dans des activités qui augmentent significativement votre empreinte carbone.  ©Getty -  sarayut Thaneerat
Le saviez-vous ? Lorsque vous laissez 1000 € sur un livret A, la banque prête ou place cet argent dans des activités qui augmentent significativement votre empreinte carbone. ©Getty - sarayut Thaneerat
Le saviez-vous ? Lorsque vous laissez 1000 € sur un livret A, la banque prête ou place cet argent dans des activités qui augmentent significativement votre empreinte carbone. ©Getty - sarayut Thaneerat
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En préparation du "Climate Finance Day", la "journée de la finance verte", organisée jeudi à Paris, les ONG qui défendent l’environnement et les banques françaises, qui jurent qu’elles changent leurs pratiques pour lutter contre le réchauffement climatique, se livrent un passionnant duel.

Parce que depuis la COP 21, la place de Paris veut se positionner comme la capitale de la finance verte. Elle organise donc ce jeudi, comme tous les ans, un “Climate Finance Day”, une journée de la finance pour le climat. 

Chacun affûte ses armes : les banques pour montrer qu’elles sont vertueuses, qu’elles ont pris des engagements pour la transition énergétique et qu’elles les tiennent, et les ONG, pour traquer ces promesses et vérifier si elles collent vraiment avec l'impératif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. 

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Les grandes banques françaises - BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale, BPCE, Crédit Mutuel, la Banque Postale - ont décidé de dégainer les premières, en présentant leur bilan juste avant le week-end pour donner le ton et ne pas laisser tout le terrain médiatique à l’ONG Oxfam, qui va publier, demain, un rapport explosif. 

Que valent les arguments des banques ? 

Il y a du positif. Indéniablement. Les banques ont pris l’engagement ferme de ne plus financer de centrales à charbon ou de mines de charbon. Et en 2019, on y est. L’objectif est atteint. 

Elles passent donc à l’étape suivante : demander à leurs clients qui produisent de l’électricité de leur dire comment ils vont sortir du charbon, avec des dates butoirs. Ceux qui ne vont pas assez vite seront écartés. Et tout cela va être rendu public pour qu’on puisse le suivre. 

Elles augmentent aussi très fortement leurs crédits au secteur des énergies renouvelables, avec 41 milliards d’euros de financement en 2019. 

Et qu’en pense Oxfam ? 

L’ONG reconnaît l'efficacité des banques sur le charbon. Mais comme depuis 2016, les quatre premières banques françaises ont injecté 200 milliards d’euros dans des projets d’énergies fossiles, Oxfam estime que l’objectif de limiter le réchauffement à  1,5°C  ou même 2 °C est complètement hors d’atteinte. 

Et elle prévient les clients des banques : lorsque vous laissez 1000 € sur un livret A ou un livret B, la banque prête ou place cet argent dans des activités qui augmentent significativement votre empreinte carbone. 

En choisissant votre banque, vous pouvez limiter ce risque. Il est plus élevé si votre argent est à la Société générale ou chez BNP Paribas, deux poids lourds du financement des entreprises. Beaucoup moins à la Banque Postale ou au Crédit Mutuel, deux banques plus petites qui financent davantage  les particuliers. 

Mais tout le monde est perfectible. Le président du Crédit mutuel, Nicolas Théry, s’est d’ailleurs engagé hier à réduire l’empreinte carbone de son portefeuille de crédits aux grandes entreprises dès 2023 (de 15%). Une première. Il place la barre haut pour devancer les critiques d’Oxfam et … stimuler ses concurrents.