Une étude de l’assureur Euler Hermes, montre que, malgré la chute de la croissance, la perte massive de chiffre d’affaires, le nombre de faillites est en très forte baisse.
Il y a 36% de faillites en moins que l’an dernier à la même période. Le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron pour soutenir les entreprises a donc très bien fonctionné.
Grâce au report de paiement des impôts et des charges, au fonds de solidarité, aux prêts garantis par l’Etat, au chômage partiel - prolongé jusqu’à la fin de l’année pour la restauration -, on a évité les situations de cessation de paiements, ce moment où l’argent dans les caisses ne permet plus de payer ce qu’on doit et où l’on se retrouve au Tribunal de Commerce.
Les banques constatent aussi que les comptes des entreprises sont bien garnis, encore plus que ceux des ménages dont l’épargne atteint pourtant un niveau record.
Quelque chose me dit que ce n’est pas une si bonne chose que ça…
Cela montre que les entreprises gardent leur argent plutôt que d’investir ou d’embaucher, parce qu’elles ne savent pas de quoi demain sera fait. D’ailleurs dans les questionnaires que l’Insee leur envoie chaque mois, la proportion de réponses “ne sait pas” ne cesse d’augmenter.
L’étude d’Euler Hermes montre qu’il y a des raisons d’être prudent. Jusqu’à maintenant, les faillites sont peut-être en baisse, mais Euler Hermes s’attend à une forte augmentation l’an prochain. Et ça commencera cet automne.
Evidemment cela pousse l’Etat à maintenir la perfusion d’aide. Quitte à avoir de plus en plus d’”entreprises zombies”, c’est-à-dire des sociétés dont les résultats seront insuffisants et qui survivent en s’endettant encore plus, grâce aux taux d’intérêt bas.
Alors qu’est ce qui est mieux , des entreprises zombies ou des faillites ?
C’est la grande question du moment. D’un côté il y a les disciples de Joseph Schumpeter, un économiste autrichien du siècle dernier, qui a théorisé la “destruction-créatrice”: il faut que les entreprises fragiles meurent pour que d’autres plus innovantes les remplacent. C’est le secret de la croissance. Pareil pour les emplois: il vaut mieux qu’ils diminuent dans les secteurs peu porteurs et augmentent dans les autres.
De l’autre côté, il y a tous ceux qui se méfient de Schumpeter parce qu’en France, il n'est pas si facile de se former pour changer de secteur ou d’entreprise. On prend donc le risque de la destruction… sans création. Donc autant soutenir des “zombies”.
Bruno Le Maire, lui, essaie de faire la synthèse. L’Etat va aider les zombies à innover, grâce aux aides du plan de relance pour le digital ou la transition énergétique… Est-ce que ça peut marcher ? Franchement je n’ai pas vu assez de films de zombies pour vous répondre mais c’est pragmatique.
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