Pour la première fois de son histoire, Free, la société de Xavier Niel, enregistre une baisse de ses abonnés sur le fixe et sur le mobile en France au premier semestre.
Une nouvelle qui n'est ni surprenante, ni grave. L’arrivée de Free mobile en 2012 a tout chamboulé sur le marché des télécoms. Pour gagner plus de 13 millions de clients, c’est beaucoup, le quatrième opérateur a cassé les prix comme jamais. En moins de cinq ans, la facture mensuelle mobile des Français a été divisée par deux, passant de 30 à 15 euros en moyenne, soit près de 200 euros de pouvoir d'achat en plus chaque année.
Face à l’ouragan Free, les concurrents n’ont eu d’autre choix que de se lancer à leur tour dans la guerre des prix
Assez logiquement et donc sans surprise, Bouygues, très agressif commercialement, et SFR dans une moindre mesure ont fini par reprendre des clients au trublion des télécoms. Free a certes perdu des abonnés, mais affiche des résultats financiers toujours très solides. Ce sont les clients les moins rentables qui partent, ce qui n’est jamais une mauvaise nouvelle pour une entreprise. La seconde raison est commerciale. Free souffre un peu en France, mais dispose d’un formidable relais de croissance en Italie. Entré en juin sur ce marché, le nouvel opérateur a séduit plus d’1,5 million d’Italiens en trois mois. A comparer aux 13.0000 clients perdus en France en un semestre c’est tout simplement impressionnant.
En réalité, les rapports de force et les équilibres de ce ménage à quatre des télécoms n’ont cessé de changer depuis cinq ans
Souvenez-vous, Patrick Drahi, qui a repris SFR à Vivendi, a tenté à trois reprises de racheter la société de Martin Bouygues alors mal en point. En 2016, c’est Orange qui était à deux doigts de mettre la main dessus. Toujours sans succès. Or que voit on aujourd’hui ? Orange est toujours solide, SFR et désormais Free sont des cibles, et Bouygues Télécom, le condamné d’hier, est en pleine forme, au point que beaucoup estiment qu’il est désormais le mieux placé pour reprendre SFR, si d’aventure Patrick Drahi était vendeur. Niel fait donc profil bas et Martin Bouygues plastronne. Pour autant, bien malin qui peut dire comment se terminera ce vaudeville économique.