Le Mondial de l’automobile qui se tient tous les deux ans à Paris ouvre ses portes la semaine prochaine. La fête promettait d’être belle sauf qu’une quinzaine de belles marques manquent à l’appel. Ce n’est pas franchement une bonne nouvelle…
Il y a seulement quelques années Paris devenait, le temps du mondial de l’auto, la plus grande concession de la planète, une vraie Samaritaine où tous les constructeurs se pressaient. Cette année, les rayons seront loin d’être pleins.
Pas moins de 15 constructeurs seront absents de la porte de Versailles à Paris. Et pas des moindres. On peut citer : Ford, Volkswagen, Nissan, Volvo, Fiat, Opel et d’autres encore.
Alors que se passe-t-il ?
Pour comprendre ce phénomène, il faut revenir quelques années en arrière. Dans l’ancien monde, disons jusqu’à la fin du XXe siècle, le salon automobile était le passage obligé des constructeurs pour communiquer et donc vendre des voitures.
Avec l’arrivée d’Internet, tout a changé. Partout, à tout moment, en quelques clics, il est possible de voir des voitures sous toutes les coutures, en 3D, en visionnant des films. Il est aussi possible de modifier les équipements, de changer la couleur, de faire des devis en ligne et même de commander un essai à domicile.
Dans la mesure où le moyens financiers des constructeurs ne sont pas illimités, ce qu’ils consacrent au digital, ils ne l’investissent plus dans les salons.
Ils sont devenus hyper sélectifs. Renault et Peugeot misent bien sur la France. Les Allemands sur le salon de Francfort. Certains privilégient les pays en fort développement comme la Chine, d’autres encore, qui veulent communiquer sur le digital, choisissent le grand show Electronic de Las Vegas en janvier.
Cette nouvelle donne doit être un vrai casse-tête pour les organisateurs de salon
Ils n’ont pas d’autre choix que de s’adapter. A Paris, le mondial réunira non plus un seul, mais quatre salons : l’auto bien sûr mais également un salon de la moto, un autre sur la mobilité, et même un salon des start-ups.
Ajoutons que les organisateurs ont amputé la durée du Mondial de quatre jours pour permettre de réduire d’environ un tiers le budget des constructeurs, et ainsi éviter d’autres absences de marques !
Mais n’est-ce quand même pas le début de la fin de l’automobile ?
Non. Le voiture bashing porté par quelques voix, notamment Anne Hidalgo, reste un phénomène très urbain.
L’automobile, si elle passionne moins - et ça reste encore à démontrer - reste le seul et le plus économique moyen de transport de beaucoup gens.
L’an prochain, on devrait dépasser pour la première fois la barre des 100 millions de voitures vendues dans le monde. La Chine tire la croissance, mais la vieille Europe devrait elle aussi atteindre un record de vente.
Les salons ne sont pas en grande forme mais la voiture est toujours là, et bien là !
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