

Pour la deuxième année consécutive, le déficit de la Sécurité sociale devrait approcher 40 milliards d’euros. C’est ce que prévoit la Commission des Comptes de la Sécu.
L’année n’est pas terminée… Mais on sait déjà que le trou de la Sécu sera aussi abyssal que celui de l’an dernier.
Pour vous donner un point de repère, en 2010, après la crise financière, le déficit avait atteint 28 milliards d’euros.
C’était 40% de moins et pourtant ça affolait tout le monde.
Ca avait conduit Nicolas Sarkozy puis François Hollande à remonter les impôts, à devenir obsédés par les économies. On a mis dix ans à revenir à l’équilibre. Eh bien, depuis deux ans, on fait une fois et demi pire que ce déficit historique.
Quand on regarde le détail, ce ne sont pas les recettes qui ont manqué. Elles tiennent plutôt bien. Ce sont bien les dépenses qui filent. Quelques exemples : le coût de la vaccination passe d’une prévision de 1,5 milliard à 4,6 milliards et celui du dépistage du virus de 2 milliards à 4,9 milliards.
Mais elles étaient nécessaires ces dépenses…
Absolument et personne ne les remet en question. On sait que le coût du couvre-feu à 18h c’était 6 milliards par mois en aides aux entreprises fermées.
Un confinement dur, c’est 15 milliards par mois. Donc les 3 milliards de surcoût de la vaccination, c’est un excellent investissement.
Mais il y a dans ces comptes d’autres éléments plus préoccupants. On a créé une branche autonomie, pour que la collectivité prenne en charge le risque dépendance, et elle a à peine un an qu’elle est déjà en déficit de 1,2 milliard d’euros. Cela recouvre, entre autres, les surcoûts liés aux augmentations de salaires des soignants dans les Ehpad.
Donc on ne coupera pas au débat sur la hausse des recettes ou sur les économies ?
Sur les recettes, on devait arrêter de payer la CRDS, qui est une sorte de CSG plus. Elle avait été instaurée pour éponger la vieille dette de la Sécu. Eh bien elle va rester.
C’est pour cela aussi que l’on reparle du recul de l’âge de la retraite, même si tant que l’on peut emprunter à 0% ou presque, il n’y a pas d’urgence. L’instauration d’un impôt minimum mondial sur les multinationales est une autre piste intéressante.
Quant aux économies, je vous laisse découvrir dans L’Obs cette semaine pourquoi ça s’annonce compliqué. Dans “La République des Consultants”, on vous raconte comment l’Etat fait appel à eux pour faire des économies. Il réduit ses effectifs et quand il y a une crise ou un problème, il n’a plus les ressources en interne pour y faire face. Donc il rappelle les consultants qui gagnent sur les deux tableaux…
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