La "grande démission" post-Covid ? Partout, mais pas en France

La grande démission n'a pas eu lieu en France
La grande démission n'a pas eu lieu en France ©Getty - Audtakorn Sutarmjam / EyeEm
La grande démission n'a pas eu lieu en France ©Getty - Audtakorn Sutarmjam / EyeEm
La grande démission n'a pas eu lieu en France ©Getty - Audtakorn Sutarmjam / EyeEm
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Les économistes anglo-saxons sont fascinés par un phénomène nouveau et inattendu qui a suivi les confinements : la “grande démission”. Et il frappe tous les pays… sauf la France !

Cette "grande démission", c’est un phénomène assez incroyable que l’on voit dans tous les pays développés. Une proportion non négligeable de salariés n’a tout simplement pas repris le travail, après les confinements. Ils ne sont pas revenus au bureau. 

C’est particulièrement net aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Mais on le voit aussi en Allemagne, en Italie ou en Espagne… 

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Au début, les économistes ont fait l’hypothèse que les allocations chômage ou les chèques distribués directement à tous les citoyens par les administrations Trump ou Biden par exemple  étaient trop généreux. Mais ils se sont arrêtés et très vite, on s’est rendu compte que ce n’était pas du tout la bonne explication. 

Qu’est ce qui s’est passé alors ? 

Ceux qui ne sont pas revenus travailler sont plutôt des salariés qualifiés et seniors, pas les personnes les moins bien payées, qui, elles, ont repris. 

On observe deux phénomènes chez ces privilégiés. Certains salariés ont pris conscience, lorsqu’ils étaient en télétravail, seuls face à leur boulot, toute la journée, que celui-ci ne les intéressait pas. Ou bien qu’il ne leur offrait pas assez de perspectives ou d’argent. Ils ont démissionné pour se réorienter ou trouver mieux. 

Et puis il y a ceux qui ne cherchent même pas un autre job, car ces dernières années, la Bourse a explosé, le prix du mètre carré s’est envolé. Ils considèrent donc qu’ils ont suffisamment d’argent de côté, dans leur fonds de pension ou dans l’immobilier, pour arrêter de travailler plus tôt. On voit donc une baisse du taux d’emploi, du pourcentage de la population qui travaille. 

Mais pas en France

Et non, pas en France. Chez nous, c’est l’inverse. Le taux d’emploi remonte et il n’a même jamais été aussi élevé. Les économistes avancent trois explications. La première, ce serait l’effet du plan de relance. Grâce à ses financements, il y a beaucoup de nouveaux projets dans les entreprises, qui permettent de retenir les salariés tentés de lever le pied ou d’en attirer de nouveaux.

La deuxième, ce sont les besoins de main d'œuvre dans de nombreux secteurs, qui permettent à ceux qui trouvent leur métier trop difficile ou mal payé, comme la restauration ou le bâtiment, d’aller vers d’autres domaines. 

Quant aux seniors, la spécificité française c’est qu’ils partent déjà plus tôt à la retraite que dans les autres pays, en moyenne en tout cas, et qu’il n’y a pas de fonds de pension, ils ne peuvent donc pas anticiper davantage leur départ. 

Et qu’y a-t-il à la Une de L’Obs cette semaine ? “Les jumeaux de l’Elysée”. On vous raconte cette relation très singulière entre Emmanuel Macron et le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. Et surtout comment ils préparent la campagne.