Boris Manenti a eu en avant-première une étude sur le bilan du quinquennat Macron. Elle a été réalisée par le cercle de réflexion IPS - l'Institut de la protection sociale. C'est un document qui se concentre sur l'action sociale du président.
Si la campagne présidentielle se concentre pour l'instant surtout sur la sécurité, l'immigration et le pouvoir d'achat, je rappelle aux candidats que les thèmes que les Français citent comme prioritaires sont avant tout sociaux, avec la santé, le chômage et la retraite.
Aussi, en attendant d'avoir de vraies promesse de campagne, je vous propose de faire l'inventaire de celui qui se présentait en 2017 comme le grand réformateur.
C'est une nouvelle illustration du "en même temps" d'Emmanuel Macron.
D'un côté, on a un grand nombre de promesses qui ont été tenues ; mais de l'autre, il s'agit en fait surtout de réformes assez secondaires. Et la plupart des grands chantiers ont été laissés en plan.
Deux exemples :
- L'idée de "réduire le coût du travail" s'est effectivement traduit par des mesures, comme des réductions de cotisation et des heures supplémentaires défiscalisées, ce qui a profité aussi bien aux patrons qu'aux salariés.
- En revanche, sur les retraites, ça a été un raté total : les injustices qui devaient disparaître sont toujours là, et les promesses de ne pas reculer l'âge de départ, ni de toucher au niveau des pensions ont été complètement abandonnées.
Bilan mitigé donc. Cette étude souligne aussi un changement philosophie
C'est là-dessus que Bruno Chrétien, le président de l'IPS, est le plus critique. On nous avait promis Kennedy, et, au final, on a eu Juppé.
Comme l'ancien Premier ministre avec ses grandes réformes sociales de 1995, Macron renoue avec cette volonté que l'Etat prenne en main toute la gestion de la protection sociale. C'était la logique dans la réforme des retraites, c'est l'ambition du projet de Grande sécu, et c'est ce qui se prépare dans le rattachement qu'on murmure de l'Unédic à Pôle emploi. A chaque fois, les partenaires sociaux qui sont aux commandes se voient dépossédés, et c'est surtout un raisonnement financier qui prime sur tout le reste.
La campagne présidentielle va être essentielle pour interroger sur la vision sociale des candidats, et pour que certains sujets structurants soient enfin adressés, comme la question de la dépendance et le financement des retraites.
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