Alimentation : le bio se cherche un avenir

Le bio a vu ses ventes diminuer
Le bio a vu ses ventes diminuer ©Getty - Dalibor Despotovic
Le bio a vu ses ventes diminuer ©Getty - Dalibor Despotovic
Le bio a vu ses ventes diminuer ©Getty - Dalibor Despotovic
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Le salon des produits bio à Paris vient de fermer ses portes sur fond de recul des ventes, c'est du jamais vu en France.

En un an, les ventes de bio ont baissé de 5% en valeur dans les supermarchés et de 16% dans les enseignes spécialisées. Ce recul est d’autant plus frappant que le bio progresse de manière fulgurante depuis une dizaine d’années… jusqu’à atteindre 20% de croissance par an entre 2016 et 2019.

Cet atterrissage brutal est en partie lié à l’inflation. Les prix dans l’alimentaire ont augmenté de 12% sur un an. Du coup les rayons des grandes surfaces ont fait plus de place aux premiers prix. Cela rend l’offre de bio à la fois moins diversifiée et moins visible, et pénalise encore plus le secteur.

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Des causes plus profondes ?

Le recul du bio avait commencé avant la valse des étiquettes. Le logo AB respecte un cahier des charges public et contrôlé. Mais il est concurrencé par une multitude de nouveaux labels autoproclamés par les industriels eux-mêmes : les fameux « sans nitrites », « sans pesticide » et autres « sans antibiotiques »…

Et puis, le bio fait aussi face au développement de l’achat local… qui n’est pas forcément bio.

Le surcoût du bio est aussi un obstacle majeur

C’est vrai, les prix peuvent s’afficher de 30 à 50 % plus chers que ceux du conventionnel, au bas mot

Mais pour l’Agence bio, chargée de promouvoir ce modèle, une immense majorité de Français a les moyens de mettre chaque jour un peu plus de bio dans son assiette. Cela passe notamment par une diversification de son alimentation, par des achats de saison, en vrac et en vente directe pour baisser sa « facture bio ».

L’agence bio préconise également d’inclure le bio dans un potentiel chèque alimentaire destiné aux personnes précaires.

Pour autant, est-ce que le bio a atteint son « plafond de verre » en France ?

De fait certains experts analysent que le marché ne peut plus progresser, ou presque. Pour d’autres, le bio n’a pas dit son dernier mot parce qu’il reste des secteurs à conquérir, dans les restaurants par exemple. Quant aux cantines scolaires, elles proposent seulement 6% de produits bio alors qu’elles devraient être à 20% cette année, d’après la loi Egalim.

De son côté, l’agence bio appelle les autorités à mener des campagnes publicitaires. Il s’agit de promouvoir cette agriculture qui répond aux enjeux climatiques et environnementaux. Une agriculture qui crée des emplois et qui s’avère moins dépendante des coûts de l’énergie et des pesticides. Sans oublier que le « programme national nutrition santé » recommande de privilégier les fruits et légumes bio.

Enfin, l’agence bio en appelle à l’exemplarité. A quand une cuisine 100% bio aux tables de l’assemblée nationale, du Sénat…et même de l’Elysée ?