

Le Président de la République a demandé à ses ministres de défendre le bilan du quinquennat et Bruno Le Maire s’y applique avec zèle
Lundi 13 septembre en fin d'après-midi à Bercy le ministre de l’économie et des finances s’est livré à un exercice assez inédit. Il a reçu dans le centre de conférence de son ministère, Laurent Mignon, le patron de la banque BPCE (Banque populaire Caisses d’épargne), et son économiste vedette, Patrick Artus.
Ce dernier a interrogé le ministre sur son bilan, devant les cadres de la banque et leurs clients, certains présents physiquement, d’autres en visio conférence. Alors qu’est ce qui s’est dit ?
Les banquiers et le ministre se sont félicités de la gestion de la crise, le fameux “quoi qu’il en coûte”, en France, mais pas seulement puisqu’il a aussi été mis en œuvre en Europe, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
A posteriori, on sait que c’était ce qu’il fallait faire. Mais l’an dernier, c’était un “pari pascalien” a rappelé Bruno Le Maire.
Et alors, pari vraiment réussi ?
A écouter Patrick Artus, la réponse est oui. Et l’Europe sortirait même grandie de la crise. L’économiste dit qu’il n’a jamais rencontré autant de patrons optimistes, hyper mobilisés pour leurs entreprises. Presque tous se plaignent des difficultés qu’ils rencontrent pour recruter.
Il a donc interrogé Bruno le Maire sur ce point. Le ministre a évoqué plusieurs pistes. Il veut que les conseillers de Pole emploi aillent dans les lycées expliquer aux jeunes quels métiers recrutent. Il veut que lorsque l’Etat aide une filière industrielle, qui peine à recruter, elle s’engage à créer une filière de formation.
Il veut surtout que quatre branches professionnelles ouvrent des négociations sur les salaires et l’attractivité de leurs métiers :
- l’hôtellerie restauration,
- le médico-social,
- le nettoyage
- et l’agro-alimentaire.
Pour les autres en revanche, il est très prudent.
Pourquoi cette prudence ?
Parce qu’’il y a un gros point noir au bilan de ce quinquennat. C’est le déficit abyssal du commerce extérieur, qui reflète la désindustrialisation du pays.
Cette désindustrialisation pour Bruno Le Maire c’est “une capitulation collective et française”, car parallèlement, l’industrie en Allemagne a progressé et elle a résisté en Italie.
Il veut réindustrialiser la France et pour cela être moins cher que l’Allemagne. Pour lui, il ne faut donc pas augmenter le smic au-delà de l’inflation, que l’on connaîtra demain, et surtout ne pas suivre le coup de pouce que les Allemands vont donner à leur salaire minimum, si le candidat social démocrate à l’élection, Olaf Scholz, succède à Angela Merkel. Pas sûr que tout le monde soit d’accord.
A retrouver dans L'Obs, le portrait de Bruno Le Maire par Sophie Fay
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