

Les élections législatives auront lieu en Allemagne fin septembre. La CDU, le parti d’Angela Merkel, a désigné Armin Laschet pour mener la campagne et succéder à la Chancelière, et hier il a présenté son programme.
Pour que son programme soit bien clair aussi pour les Européens, pour ceux qui ne parlent pas allemand, Armin Laschet, candidat de la CDU, a donné une grande interview au quotidien britannique, le Financial Times.
Quelles sont les chances d’Armin Laschet d’accéder à la chancellerie ?
Eh bien elles sont assez bonnes. Début mai, il était devancé dans les sondages par Annalena Baerbock, la candidate des Verts, une femme jeune, un visage nouveau.
Mais depuis, il a regagné du terrain et son parti a fait un très bon score dans la dernière élection régionale.
Il pourrait donc prendre la tête de la future coalition qui dirigera l’Allemagne. Bonne nouvelle : il est francophile et très européen.
Et pourtant tout ne s’annonce pas facile à Bruxelles s’il devient chancelier…
C’est le moins qu’on puisse dire.
D’entrée de jeu, il a posé une règle : il veut que l’Europe - comme l’Allemagne - revienne à l’orthodoxie budgétaire.
Il veut en finir avec l’interventionnisme public, l’Etat intrusif qu’on a vu réguler nos vies depuis la pandémie de Covid.
Et sur le plan européen, il prévient qu’il ne veut plus entendre parler de nouvelle dette commune. Ok la Commission a mis sur pied un emprunt et un plan de relance de 750 milliards d’euros. Mais à ses yeux, c’est un fusil à un coup, pas le début d’un saut budgétaire fédéral, d’un endettement commun pour d’autres projets.
Et il est vraiment très clair là-dessus, il ne peut pas bouger ?
Visiblement pas. Il s’est montré ouvert sur d’autres points de son programme qui font l’objet d’un désaccord avec les Verts - le niveau des dépenses militaires par exemple- laissant entendre que sa position pouvait bouger en vue d’une coalition.
Mais absolument pas sur la dette. Au contraire. Il a rappelé les bases du traité de Maastricht: un pays ne doit pas payer pour un autre. Et cette position ne doit rien au hasard: elle est populaire en Allemagne. La population qui vieillit déteste que la Banque centrale européenne maintienne les taux d’intérêt à zéro en soutien aux Etats endettés car l’épargne ne rapporte plus rien.
Dans un tel contexte, malgré les recommandations des plus grands économistes qui recommandent de ne pas retirer trop vite les soutiens à l’économie, malgré les dépenses gigantesques de l’administration Biden, les jours du “quoi qu’il en coûte” et de la dépense facile sont comptés en Europe...
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