La guerre en Ukraine remet en question la politique agricole

La guerre en Ukraine remet en cause la PAC
La guerre en Ukraine remet en cause la PAC ©Getty - Andy Sacks
La guerre en Ukraine remet en cause la PAC ©Getty - Andy Sacks
La guerre en Ukraine remet en cause la PAC ©Getty - Andy Sacks
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Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux pays qui représentent près d'un tiers des exportations mondiales de blé, les craintes d'une pénurie ont fait flamber les cours de toutes les matières premières. Blé, tournesol, colza, soja, maïs, etc. tous atteignent des records.

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Et, mauvaise nouvelle, ces tensions sur les marchés vont se traduire par de fortes hausses des prix au supermarché. Mais aussi, et c'est plus inattendu, par un retard dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour atténuer le choc économique et alimentaire, les politiques veulent remettre en cause cette stratégie européenne qui s'appelle "de la ferme à la fourchette".

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C'est un volet du Green Deal, qui ajoute des objectifs à la PAC, la politique agricole commune, pour aller vers une agriculture plus durable. Comme laisser 10 % des terres non cultivées afin de favoriser la biodiversité, réduire de moitié l'usage des pesticides, ou encore consacrer un quart des terres au bio.

Sauf qu'à l'heure de la guerre en Ukraine, cette logique écolo n'est plus la priorité.

Une stratégie que veut réviser Emmanuel Macron 

Le président-candidat dit qu'avec la guerre, il faut "revoir les objectifs car, en aucun cas, l'Europe ne peut se permettre de produire moins". Il est ainsi sur la même ligne que Valérie Pécresse et Marine Le Pen. Mais surtout il cède aux sirènes des tenants d'une agriculture productiviste.

Ceux qui combattent depuis toujours la stratégie européenne multiplient, depuis le début du conflit, les discours sur les risques pour la souveraineté alimentaire.

La FNSEA et son pendant européen, la Copa-Cogeca, insistent sur le risque d'une baisse des rendements agricoles de 10 à 15 %. Un argument repris tel quel par notre ministre de l'Agriculture.

A quelles solutions faut-il attendre ?

En ce moment même, ça cogite à Bruxelles, et la Commission doit annoncer mercredi des mesures sur le sujet, notamment la remise en culture les jachères.

Mais, comme le dit Pierre-Marie Aubert, chercheur à l'Institut du Développement durable (Iddri), "i_l ne faut pas trop en attendre parce que ça représente de très petites surfaces à l'échelle européenne : 3 à 4 millions d'hectares, l'équivalent de 12 millions de tonnes de céréales_".

Aussi, pour éviter des pénuries de matières premières sans rogner sur l'ambition environnementale, le chercheur propose plutôt de réduire notre consommation de viande. En effet, au moins 60 % des céréales sont utilisés pour nourrir les volailles et les porcs que nous mangeons. Moins de viande = moins de besoins = moins de risques.

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