L'emploi des cadres, vers un record

L'emploi des cadres vers un record
L'emploi des cadres vers un record ©Getty - Morsa Images
L'emploi des cadres vers un record ©Getty - Morsa Images
L'emploi des cadres vers un record ©Getty - Morsa Images
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L'année 2022 pourrait être une année record pour les recrutements de cadres, estime l'APEC, à condition toutefois que les entreprises recrutent des seniors ou des jeunes, car le marché, au plein emploi, se tend.

L’Apec, l’association pour l’emploi des cadres, s’attend cette année à des recrutements records

Oui, c’est le moment de préparer son CV. L’an dernier, le nombre d’offres publiées sur le site de l’Apec ont augmenté régulièrement trimestre après trimestre. Au point qu’en fin d’année, on a largement dépassé le très bon niveau de 2019, avant Covid donc.

Il y a des secteurs où la demande est très forte: la banque, l’assurance, les métiers de l’informatique mais aussi la construction. Et tous les ingénieurs. Elle est particulièrement dynamique dans les entreprises de plus de 250 salariés, les plus grandes donc.

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Tout est prêt pour qu’on batte un record, comme vous le disiez, à une condition: que les entreprises trouvent les bonnes personnes. Or l’an dernier, une entreprise sur quatre dit avoir suspendu un recrutement faute de candidat.

Dans ce cas, pourquoi les seniors et les jeunes diplômés ont-ils toujours autant de mal à se faire recruter ?

Franchement c’est un problème car sur le marché des cadres on est clairement au plein emploi avec un taux de chômage de 3,7%. Mais les résistances sont fortes.

Du côté des jeunes, c’est un problème d’embouteillage: comme il y a eu peu de recrutement en 2020, les promos entrent en compétition. Avant le Covid, le taux d’emploi des bac +5 un an après leur diplôme était de 85%. Depuis, on est tombé à 69%. Et bien sûr les plus pénalisés sont ceux qui ne viennent pas du bon quartier, avec le bon réseau.

Et puis l’APEC et Pole emploi constatent que pour les plus de 55 ans, tout reste très difficile: 9 sur dix se sentent discriminés. Ils sont plus souvent au chômage de longue durée. Et pourtant, ils sont très flexibles sur les conditions de salaire.

Ca ternit un peu le tableau, quand même

Forcément. Il faut tout de même saluer les sociétés qui adoptent un comportement différent.

Mais elles ne sont pas encore assez nombreuses. Or les retards de recrutement peuvent freiner la croissance. Et si ces discriminations vis-à-vis des seniors se confirment alors qu’on est au plein emploi, il sera compliqué de faire admettre un nouvel allongement de l’âge de départ à la retraite.

Avec le Covid, la ministre du travail Elisabeth Borne a bien mobilisé les troupes sur l’emploi des jeunes, mais on elle a remisé au fond de son tiroir, avec la réforme des retraites, un plan assez avancé pour améliorer l’emploi des seniors. C’est peut-être le moment de le sortir et d’en faire un sujet de campagne !