L’institut Rexecode a publié hier son bilan de la compétitivité française. Clairement les indicateurs se dégradent. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron.
Oui Rexecode est un institut d’études économiques proches des entreprises qui l’utilisent pour faire leurs prévisions conjoncturelles. Dans le rapport publié hier par ses économistes, il y a un chiffre que l’on connaissait déjà: c’est le déficit record du commerce extérieur.
L’an dernier il a atteint 85 milliards d’euros, 20 milliards de plus qu’en 2020, et 27 milliards de plus qu’avant le Covid. Nos voisins allemands, eux, ont un excédent de 173 milliards d’euros.
Ce qui est terrible derrière ce chiffre, c’est la dégradation de la position française et surtout la désindustrialisation qu’il reflète. Nous perdons encore des parts de marché par rapport aux autres économies de la zone euro. Avant le Covid, la France c’était 14,5% des exportations de biens et services, après le Covid, c’est 13,6%.
Et c’est un manque à gagner énorme…
Figurez vous que si on avait aujourd’hui la même part de marché à l’export que celle qui était la nôtre en 2000, près de 18%, nous exporterions 200 milliards d’euros de plus, nous serions donc largement excédentaires.
Cette dégringolade de nos exports, en plus, n’avait rien d’une fatalité: la preuve: l’Espagne a gagné des parts de marché et l’Italie en a perdu beaucoup moins que nous.
Pourtant d’autres études montrent que la France est attractive pour les investissements étrangers. Quelle est la différence entre attractivité et compétitivité ?
L’attractivité c’est notre capacité à attirer des projets. Et la France attire des centres de recherche et développement, des petites unités de production, mais très peu de grands sites industriels. Ils vont plutôt en Espagne ou en Allemagne.
La compétitivité, c’est la capacité à produire des biens que le monde s’arrache au bon prix. Et force est de constater qu’on ne produit pas et qu’on ne vend pas assez.
Rexecode pense avoir la solution pour y remédier: l’institut dit qu’il faut continuer à baisser les fameux impôts de production, c’est-à-dire grosso modo les impôts locaux payés par les entreprises. Emmanuel Macron a commencé à le faire, les autres candidats semblent d’accord pour poursuivre. Mais aucun ne dit comment il va compenser le manque à gagner pour les comptes publics.
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