Jeremy Corbyn et les nationalisations

Jeremy Corbyn le 4 décembre 2019
Jeremy Corbyn le 4 décembre 2019 ©Getty - Darren Staples
Jeremy Corbyn le 4 décembre 2019 ©Getty - Darren Staples
Jeremy Corbyn le 4 décembre 2019 ©Getty - Darren Staples
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Jeudi prochain les Britanniques éliront un nouveau Parlement pour tenter de sortir de la crise du Brexit. Le dirigeant du parti travailliste, Jeremy Corbyn, veut “ouvrir une ère post-néolibérale”.

Jeremy Corbyn pense que les sociaux-démocrates ont découragé les électeurs en essayant de gérer le système libéral plutôt que le transformer. Lui, qui vient de la gauche du parti propose donc une révolution, une rupture avec le libéralisme économique. 

Il veut faire oublier ce que l’on voit dans les films de Ken Loach, un de ses amis. Il promet la fin de la politique d’austérité, des banques alimentaires, des services publics déshumanisés ou privatisés. 

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Il veut nationaliser British Telecom pour fournir à tous le haut débit gratuit. La nationalisation du rail, de l’eau, de l’électricité ou de la Poste est aussi au programme. Il veut créer des logements sociaux, plafonner les loyers, de l’argent pour la santé, l’éducation et les transports. 

Un programme à 64 milliards d’euros

C'est trois fois plus que celui de son opposant, le Premier ministre Boris Johnson. 

Il serait financé par une hausse des impôts pour les plus riches et les entreprises. Jeremy Corbyn espère aussi résoudre le principal problème de l’économie britannique: une productivité trop faible, qui ne décolle pas. 

Pour cela il propose de passer aux 32 heures, en faisant entrer les salariés dans les conseils d’administration et dans le capital des entreprises, en redonnant du pouvoir aux syndicats. 

Ca peut paraître paradoxal, mais dans la ville travailliste de Preston, au nord de Manchester, l’augmentation du salaire minimum et la réduction du temps de travail ont été compensées par une remobilisation des employés dans leurs fonctions. 

A-t-il des chances de pouvoir former un gouvernement ? 

Pour l’instant, c’est Boris Johnson qui fait la course en tête, assez nettement, en promettant le Brexit, quitte à déplaire à la City, la place financière de Londres. Il est donc peu probable que Mr Corbyn ait une majorité. Au mieux il serait dans une coalition pour un deuxième référendum. 

Corbyn a des handicaps

Sa personnalité, des soupçons d’antisémitisme à cause de ses positions pro palestiniennes Mais sous sa direction, le Labour est passé de 200 000 à 500 000 adhérents. Et ses idées socialistes ont de plus en plus de résonance, et pas seulement dans son pays. On observe le même virage dans la campagne présidentielle américaine et en Allemagne au sein du Parti social démocrate 

Pour aller plus loin, il y a dans L’Obs de cette semaine, un grand portrait de Jeremy Corbyn par Sarah Halifa-Legrand. 

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