Les “licornes”, ce sont des start-up dont la valeur dépasse un milliard de dollars et qui ne sont pas cotées en Bourse. Un milliard, c’est beaucoup, surtout pour des entreprises qui ont une dizaine d’années au maximum.
En France, on a cinq licornes. Vous en connaissez sûrement certaines : BlaBlaCar, le co-voiturage, Deezer, la musique en ligne, DoctoLib, pour prendre ses rendez-vous chez le médecin ou faire des téléconsultations, OVH, qui héberge des sites Internet et des données, ou Meero, l’Uber de la photo.
Emmanuel Macron adore ces licornes. Ce sont un peu les premiers “premiers de cordée”.
Il voudrait qu’il y en ait quinze à vingt d’ici la fin du quinquennat. Car aujourd’hui, avec ses 5 “petites” licornes, la France est à la traîne : le Royaume-Uni en a 25, la Chine 94 et les Etats-Unis 182.
Pourquoi est-ce si important d’avoir des licornes ou d’être une licorne ?
C’est facile à comprendre. Dans le monde du numérique, c’est le leader, le numéro un qui impose ses prix, ses pratiques et qui vaut, à terme, le plus d’argent. Il faut donc grossir vite et racheter ses concurrents, sinon c’est vous qui vous faites racheter. C’est une sorte de Packman.
Prenez l’exemple de DoctoLib.
A sa création, le site s’est inspiré de l’américain, HotDoc. Si DoctoLib grandit plus vite et vaut plus cher qu’HotDoc, il pourra peut-être le racheter un jour. Sinon ce sera l’inverse !
Or pour grandir en Europe aussi vite que les Américains ou les Chinois, il faut conquérir 28 marchés. C’est compliqué. Il faut donc lever beaucoup d’argent, et vite.
Que va faire le gouvernement pour multiplier les licornes ?
Déjà, il veut les faire connaître. Il soutient donc à fond le France Digitale Day, sorte de jour de la licorne qui se tiendra après-demain à Paris, au Musée des arts forains. Et demain, Emmanuel Macron devrait annoncer la création d’un nouvel indice : le Next 40, sorte de CAC 40 des start-up_. _
Il a demandé au secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, de mettre en place un guichet spécial pour faciliter les démarches administratives de ces sociétés du Next 40. Il doit aussi essayer de ramener en France les licornes installées à Londres que le Brexit inquiète.
Le gouvernement veut enfin réorienter vers ces entreprises une partie de l’argent de nos contrats d’assurance-vie. Mais pas seulement. Le président de la République a invité demain soir à l’Elysée une quarantaine d'investisseurs internationaux qu’il veut présenter aux start-up. Seul bémol de cette déclaration d’amour aux licornes: elles créent tout de même beaucoup moins d’emplois que l’industrie ou le BTP.
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